Une course de chars au parc du Puy du Fou (Photo : Franck Perry) |
[31/12/2008 12:32:25] PARIS (AFP) Affluence record au royaume de Mickey, ruée sur le village gaulois d’Astérix et Obélix, pénurie de places pour le spectacle de Noël du Puy du Fou … L’année aura été faste pour les parcs de loisirs, qui semblent avoir trouvé la potion magique contre la crise.
Alors que les voyagistes ont enregistré une chute des réservations pour les destinations au soleil à l’étranger, le tourisme de proximité a profité à plein des arbitrages budgétaires des Français qui surveillent de près leur portefeuille.
“Les parcs de loisirs sont devenus une destination touristique à part entière, les Français y passent deux, trois jours, c’est le plaisir partagé en famille à des prix modérés”, estime Didier Arino, gérant du cabinet d’études Protourisme.
Les parcs, dont la fréquentation a progressé de 7% et les recettes de 10% en moyenne en 2008, “offrent une parenthèse en temps de crise, c’est la magie qui opère dans un espace sécurisé”, a-t-il ajouté.
Le Puy du Fou en Vendée a été pris d’assaut à Noël, enregistrant 54.000 visiteurs en l’espace de sept jours: “nous avons dû refuser du monde pour notre spectacle +Symphonie de Bethléem+”, confie son directeur général, Laurent Albert.
Fort d’une affluence record en 2008, avec 1,3 million de visiteurs (+10%), le parc à thème fait d’ores et déjà état d’une “grosse demande pour l’été prochain”, avec une hausse des réservations de 3%.
Ces dernières années, les parcs de loisirs n’ont pas lésiné sur les moyens: sur la période 2005-2008, le numéro un du secteur, Euro Disney, a ainsi investi 240 millions d’euros dans de nouvelles attractions, dont la dernière en date, la Tour de la Terreur.
Les parcs aux couleurs de Mickey, situés à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), ont enregistré sur l’exercice clos fin septembre une fréquentation record, attirant 15,3 millions de visiteurs, soit 800.000 de plus qu’un an auparavant.
élix reçoit les enfants dans son parc (Photo : Joël Robine) |
Et l’engouement pour Disney s’est poursuivi pendant la période des fêtes, avec des hôtels qui affichent quasiment complet en attendant le “feu d’artifice féerique” de la nuit de la Saint-Sylvestre.
Son petit rival gaulois, le Parc Astérix à Plailly (Oise) au nord de Paris, a lui investi cette année 12 millions d’euros dans sa nouvelle attraction, le Défi de César.
Le Parc Astérix a vu sa fréquentation grimper de plus de 11% sur l’exercice clos en septembre, à 1,8 million de visiteurs, et d’octobre à la mi-décembre, le nombre de visiteurs a bondi de 40%.
Quant à l’objectif de 150.000 visiteurs fixé pour la période de Noël, “nous sommes dans les clous”, s’est félicité Serge Naïm, directeur des parcs de loisirs de la Compagnie des Alpes, propriétaire du village d’Astérix.
“Nous résistons à la crise pour l’instant, mais nous ne sommes pas immunisés”, a-t-il nuancé. Le parc, qui fêtera en 2009 ses 20 ans, compte observer cette année une pause dans ses investissements, élevés ces trois dernières années.
Si la fréquentation est orientée à la hausse, les dépenses des visiteurs dans les boutiques du Parc Astérix ont reculé d’environ 3 ou 4% depuis août, “premier signe de l’impact de la crise”, note-t-il.
Dans un contexte morose, les parcs de loisirs “offrent une rupture avec le quotidien”, relève Dominique Hummel, président du directoire du Futuroscope, près de Poitiers, qui a attiré cette année 1,61 million de visiteurs.
Il reste prudent: “nous avons gagné 200.000 visiteurs en l’espace de deux ans, mais nous allons quand-même souffrir au début de l’an prochain”.