Gazprom accuse l’Ukraine de politiser le conflit gazier avec Moscou

[31/12/2008 16:06:06] MOSCOU (AFP)

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ï Miller le 3 décembre 2008 à Ukhta (Photo : Natalia Kolesnikova)

Le PDG de Gazprom Alexeï Miller a accusé mercredi l’Ukraine de se servir du conflit gazier avec Moscou comme “d’une monnaie d’échange politique”, alors que la société russe accuse Kiev de vouloir siphonner les livraisons de gaz à l’Europe en cas de coupure le 1er janvier.

“La question du gaz n’est plus économique, elle est devenue pour l’Ukraine une monnaie d’échange politique”, a déclaré M. Miller à l’antenne de la chaîne d’information continue Vesti-24.

“Les négociations avec l’Ukraine n’ont donné lieu à aucun résultat concret”, a-t-il ajouté.

Quelques minutes plus tôt, Gazprom avait accusé la société ukrainienne des hydrocarbures Naftogaz de “chantage”, disant avoir reçu une lettre dans laquelle Kiev menacerait de siphonner le gaz destinée à l’Europe et transitant sur son territoire si la Russie cessait ses livraisons à l’Ukraine.

Environ 80% du gaz russe livré aux Européens par les Russes transite par l’Ukraine.

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Carte des gazoducs (Photo : Mm)

M. Miller a rappelé la position de Gazprom: si l’Ukraine ne rembourse pas plus de deux milliards de dette, les exportations de gaz cesseront le 1er janvier à 10H00, heure de Moscou (07H00 GMT).

“S’il n’y pas d’accord avant minuit le 1er janvier, alors à 10H00 du matin le 1er janvier Gazprom ne disposera d’aucune base juridique pour livrer du gaz au-delà du territoire douanier de la fédération de Russie”, a-t-il déclaré.

M. Miller a aussi déclaré que 1,5 milliard de dollars payés par Naftogaz pour les livraisons de novembre et décembre n’étaient pas encore sur le compte de Gazprom.

“Gazprom n’a reçu sur son compte aucun argent en paiement des livraisons de gaz russe”, a-t-il dit.

Plus tôt, la société RosUkrEnergo, qui sert d’intermédiaire entre Moscou et Kiev pour les paiements gaziers, avait indiqué avoir reçu cette somme.

Cependant Gazprom réclame au total plus de deux milliards de dollars, 805,8 millions de dollars pour les livraisons gazières de novembre, 862,3 millions pour celles de décembre et 450 millions de pénalités de retard de paiement.