ès de Bagdad, le 2 novembre 2008 (Photo : Ali Yussef) |
[31/12/2008 15:50:45] BAGDAD (AFP) Le ministre irakien du Pétrole Hussein Chahristani a lancé mercredi un nouvel appel d’offres international portant sur 11 champs pétroliers et gaziers, ce qui devrait permettre de relancer une production irakienne à la traîne en attirant les majors occidentales.
L’appel d’offres porte sur les champs de Madjnoun, West Qurna Phase II, Halfaya, East Bagdad, Gharrafa, Qayara, Najmah, Badrah, Kifil/West Kifil/Mirjan, un groupe de champs dans la province de Diyala (est) et le gisement de gaz de Siba dans la province de Bassorah (sud-est).
A lui seul, le gisement de West Qurna représente quelque 20 milliards de barils.
“Les nouveaux champs de pétrole brut peuvent augmenter la production de 2 à 2,5 millions de barils par jour dans les trois ou quatre années qui suivront la signature des contrats”, a déclaré le ministre du Pétrole lors d’une conférence de presse.
Cette initiative intervient six mois après un premier appel d’offres portant sur six champs pétroliers et deux gisements gaziers, qui devait déjà permettre à terme une augmentation de production de 1,5 million de barils par jour.
Les noms des sociétés sélectionnées pour le second appel d’offre seront dévoilés au premier trimestre 2009, et les contrats finaux, des “contrats de service”, signés d’ici fin 2009, selon M. Chahristani.
ès de Bagdad, le 4 juillet 2008 (Photo : Ali Yussef) |
“Trente-cinq compagnies pétrolières ont été sélectionnées pour l’instant, mais d’autres sociétés seront ajoutées dans les mois à venir”, a-t-il indiqué, sans donner de noms.
Lorsque les gisements des deux appels d’offres seront en exploitation, l’Irak devrait être capable de produire 6 millions de barils par jour d’ici quatre à cinq ans, selon lui.
“Trois champs sont des copropriétés de l’Irak avec l’Iran et le Koweït voisins: Madjnoun, Siba et Badrah. Nous sommes actuellement en négociation avec ces deux pays mais ne sommes pas encore parvenus à un accord” sur la répartition de la production et des revenus, a-t-il expliqué.
Le ministre a aussi réitéré la position du gouvernement sur les accords pétroliers signés par des majors avec le gouvernement régional du Kurdistan (nord).
“Tout accord doit d’abord être signé avec le gouvernement d’Irak et non avec des gouvernements régionaux ou un quelconque parti. L’exportation du pétrole est une source de revenus gouvernementaux qui appartiennent au peuple irakien et sont redistribués aux provinces via le budget annuel de l’Etat”, a-t-il martelé.
Bagdad applique toujours des règles datant de Saddam Hussein pour ce qui concerne les nouveaux contrats pétroliers.
Une nouvelle loi sur le pétrole est en discussion au Parlement, mais son vote a été reporté à cause de fortes oppositions entre factions chiites, sunnites et kurdes au sein de l’assemblée, notamment au sujet de la répartition des revenus pétroliers.
Le ministre a reconnu que l’Irak avait besoin du “soutien technique” des majors, qui lorgnent toutes sur les gisements du pays.
En novembre, l’Irak et la compagnie chinoise China National Petroleum Corp (CNPC) avaient signé un contrat de 3 milliards de dollars portant sur le développement sur 23 ans du gisement d’Al-Ahdab, dans la province de Wassit, à majorité chiite.
Et en septembre, Royal Dutch Shell avait signé un accord de 4 milliards de dollars portant sur une coentreprise gazière.
Membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Irak possède les troisièmes réserves mondiales connues de pétrole brut avec plus de 115 milliards de barils, derrière l’Arabie Saoudite et l’Iran.
Avant l’invasion américaine de mars 2003, le pays exportait 3 millions de barils par jour. Mais ses installations aujourd’hui délabrées et le manque d’investissements ont fait chuter sa production à 2,18 millions de barils par jour, dont 1,6 million sont exportés, selon des chiffres de l’Opep.