Bourses européennes : dernière séance 2008 en ordre dispersé

[31/12/2008 15:15:53] PARIS (AFP)

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à Paris le 10 octobre 2008 (Photo : Mehdi Fedouach)

Les Bourses européennes, qui sont restées ouvertes mercredi avec des séances écourtées et désertées par la plupart des investisseurs en raison des fêtes du Nouvel An, ont terminé en ordre dispersé concluant une année cauchemardesque.

Les places financières de Francfort, Milan, Genève et Madrid ainsi que l’Eurostoxx 50 étaient fermées.

A Paris, le CAC 40 a grappillé 0,03% à 3.217,97 points dans un volume d’échanges de 804 millions d’euros.

Au total, depuis le 1er janvier 2008, le CAC 40 a chuté de 42,68%, la plus mauvaise performance de ses 20 ans d’existence, dépassant les -33,75% de l’année 2002, son précédent record à la baisse.

“Les volumes d’échanges sont faméliques. Ce n’est pas du tout significatif”, a estimé Jean-Bernard Parenti, gérant chez SwissLife Gestion Privée.

“Les opérateurs attendent la mi-janvier avec les premières indications des résultats d’entreprises pour le quatrième trimestre. On verra si on assiste à des révisions à la baisse ou si (les entreprises) résistent”, a-t-il expliqué.

Côté valeurs, Dexia a esquissé un rebond (+9,97% à 3,20 euros) au terme d’une année qui l’a vu perdre 81,41%, la plus lourde chute du CAC.

Total a perdu 0,74% à 38,91 euros. Sa perte annuelle atteint 31,53%, soit plus de 37 milliards d’euros partis en fumée.

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Bourse de Francfort le 2 janvier 2002 (Photo : Werner Baum)

Les valeurs automobiles ont résisté mercredi, mais ont vu leurs cours fondre sur l’ensemble de l’année, malmenés par la crise qui frappe le secteur. Peugeot a pris 0,79% à 12,15 euros (-76,57% en 2008) et Renault 2,40% à 18,55 euros (-80,88%).

La Bourse de Londres a terminé sa dernière séance 2008 en hausse mercredi, l’indice Footsie-100 gagnant 0,94% à 4.434,17 points, ce qui représente une chute de 31,33% sur un an.

Comme les jours précédents, les échanges ont été faibles, favorisant les achats dans le cadre d’une quête des bonnes affaires de dernière minute.

Les défensives ont été particulièrement favorisées, le marché semblant vouloir se prémunir contre des déconfitures à venir.

Les autocars Firstgroup ont gagné 4,96% à 434 pence, le distributeur d’eau Severn Trent 3,45% à 1.198 pence,

Le distributeur d’électricité United Utilities ont pris 2,37% à 626,50 pence, les pharmaceutiques AstraZeneca et GlaxoSmithKline 2,15% à 2.807 pence et 2,03% à 1.284,50 pence.

Certaines minières ont été un peu plus bousculées, comme Kazakhmys en baisse de 1,07% à 231 pence ou Vedanta 7,21% à 61,50 pence.

A Amsterdam, l’indice AEX a reculé de 0,26% à 245,94 points mercredi, enregistrant en 2008 une baisse de 52,32%, soit la chute la plus importante depuis sa création.

Les banques et assurances ont été les plus touchées. L’action du bancassureur belgo-néerlandais Fortis, démantelé en octobre, a battu tous les records: elle valait mercredi 0,93 euro (-1,06%) euros contre 18,39 euros le 1er janvier 2008.

L’action de la banque néerlandaise ING cotait 7,48 euros (-3,09%) mercredi, contre 26,11 euros le 1er janvier et celle de l’assureur Aegon 4,52 euros contre 11,49 euros il y a un an.

La Bourse de Bruxelles a elle aussi connu sa plus mauvaise année en 2008. L’indice Bel-20 a pris 0,08% à 1.908,64 points mercredi mais a chuté de 54% sur un an.

Les banques, lourdement frappées par la crise du crédit qui a nécessité leur renflouement massif par l’Etat, sont les grandes perdantes de l’année.

L’action Fortis s’est effondrée de 94,84% à 0,929 euro après la vente par appartement de ses meilleurs actifs, toujours gelée par des décisions de justice. Sa consoeur Dexia n’a pas fait beaucoup mieux, avec une chute de 81,43% à 3,20 euros. La troisième grande banque belge KBC a perdu 77,70% à 21,45 euros.

A Lisbonne, le PSI-20 a abandonné 0,26% à 6.357,78 points mercredi, soit une chute de 51% en 2008. La Bourse a connu sa plus mauvaise année depuis sa création en 1992.

Les titres Sonae (-75%), Energias de Portugal (-40%) ou encore les banques BCP (-69%), BPI (-66%) et BES (-56%) ont enregistré les plus fortes pertes.