é le 14 novembre 2008 à New York (Photo : Chris Hondros) |
[31/12/2008 21:31:08] NEW YORK (AFP) Le président et le directeur général de Citigroup, Win Bischoff et Vikram Pandit, ont renoncé à leur prime pour 2008, et toute la direction du groupe s’est soumise à de nouvelles règles de rémunération, a annoncé mercredi M. Pandit à ses employés.
M. Pandit, dans une note interne obtenue par l’AFP, a expliqué qu’à la lumière des difficultés de la banque et de son renflouement par le Trésor, la direction avait décidé de revoir ses principes de rémunération.
Il a précisé que ces principes avaient reçu l’aval du gouvernement, alors que les sommes mirifiques reçues par bien des responsables d’institutions financières font l’objet de critiques croissantes des autorités, des actionnaires et de l’opinion publique au regard des milliards de dollars débloqués ces derniers mois pour sauver le secteur.
“Les plus hauts dirigeants doivent être les plus touchés”, a expliqué M. Pandit dans sa note, “c’est pourquoi Win et moi ne recevrons pas de prime pour 2008. Win et moi pensons que c’est juste, à la lumière des difficultés de l’année et de la nécessité d’allouer des rémunérations à d’autres dans l’entreprise”, a-t-il précisé, affirmant son soutien au principe de la rémunération au mérite.
Etant parmi les banques les plus meurtries par la crise financière, Citigroup reste sur quatre trimestres consécutifs de pertes. Elle a dû être secourue fin novembre par les autorités américaines, qui ont apporté notamment une garantie de plus de 300 milliards de dollars sur ses actifs, et a été recapitalisée par l’Etat à hauteur de 45 milliards de dollars.
Tandis que les autres plus hauts dirigeant de la banque verront une réduction “substantielle” de leur rémunération, M. Pandit a expliqué de façon plus générale que Citigroup se permettrait désormais de “récupérer des rémunérations versées aux cadres dirigeants qui avec le temps se révèleront liées à des données inexactes, financières ou autres”.
Les cinq plus hauts dirigeants seront en outre privés de toute prime de départ (“parachute doré”), et celle des autres cadres dirigeants sera limitée.
Enfin M. Pandit a précisé que pour la deuxième année consécutive l’ancien secrétaire au Trésor Robert Rubin, qui est conseiller et membre du conseil d’administration de la banque, avait également renoncé à sa prime.
Ayant gagné plus de 115 millions de dollars depuis qu’il a rejoint Citi en 1999, M. Rubin “trouve qu’à ce stade de sa carrière et vu sa situation, cet argent devrait aller au pot commun des primes pour les autres”, selon M. Pandit.
Devant les pertes colossales enregistrées dans le secteur bancaire depuis le début de la crise financière, plusieurs banques ont décidé de ne pas verser de prime de fin d’année à leurs dirigeants, comme Goldman Sachs et Wachovia. Le PDG de Merrill Lynch, John Thain, qui a orchestré le rachat de sa société par Bank of America, a également renoncé à son “bonus” annuel sous la pression.
L’action de Citigroup, qui a perdu plus des trois quarts de sa valeur depuis le début de l’année, a fini 2008 sur un nouveau recul de 1,32% mercredi à 6,71 dollars