à Boyarka, près de Kiev, le 1er janvier 2008 (Photo : Sergei Supinsky) |
[01/01/2009 16:33:18] VIENNE (AFP) L’Union européenne a appelé jeudi à une issue rapide au conflit gazier russo-ukrainien pour que celui-ci n’affecte pas ses approvisionnements, les responsables énergétiques s’efforçant pour leur part de minimiser l’impact immédiat de la coupure grâce notamment aux stocks.
Dans un communiqué commun, la nouvelle présidence tchèque de l’UE et la Commission se sont déclarées “préoccupées” par l’arrêt jeudi des livraisons russes à l’Ukraine, exhortant les deux parties “à trouver rapidement une issue positive afin que la fourniture de gaz à l’Europe ne soit pas affectée”.
“Tous les engagements existants concernant le transit et la livraison (de gaz) doivent être honorés”, a par ailleurs souligné le vice-Premier ministre tchèque Alexandr Vondra.
Le Premier ministre Mirek Topolanek a déclaré que son pays était prêt à jouer un rôle de “médiateur” dans le conflit opposant le géant énergétique russe Gazprom à l’ukrainien Naftogaz. Il a indiqué que Prague ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso étaient déjà en contact avec les deux parties.
Gazprom a entièrement cessé ses livraisons de gaz à l’Ukraine à 07h00 GMT jeudi en raison de différents sur les prix.
Lors de la précédente crise gazière russo-ukrainienne en janvier 2006, les exportations vers l’UE avaient été affectées et Moscou avait accusé Kiev de voler le gaz transitant par son territoire.
Un porte-parole de Gazprom a néanmoins assuré jeudi que les livraisons à l’UE, dont 80% transitent par l’Ukraine, étaient maintenues: “Le transit vers l’Europe continue avec un volume de 300 millions de mètres cubes par jour”.
Les responsables énergétiques et les groupes gaziers européens ont confirmé que la distribution de gaz n’était pas affectée à ce stade et assuré avoir constitué des réserves suffisantes pour passer l’hiver.
En Pologne, l’opérateur des gazoducs nationaux Gaz-System a indiqué que ses importations de gaz russe via l’Ukraine se faisait “sans perturbations” jeudi.
L’autrichien OMV, premier groupe gazier et pétrolier d’Europe centrale, qui exploite une des trois plus importantes plates-formes de distribution d’Europe continentale avec 17,7 milliards de mètres cubes en 2007, a également indiqué que ses approvisionnements n’avaient “pas été affectés” par la décision de Gazprom.
Mais le groupe autrichien, qui dessert notamment l’Allemagne, l’Italie, la France, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie, a reconnu ne pas pouvoir exclure une baisse à l’avenir des livraisons russes à l’Europe centrale et occidentale. Il a dans cette hypothèse indiqué être prêt à puiser dans ses stocks.
En Allemagne, le ministre allemand de l’Economie, Michael Glos, a assuré que l’approvisionnement en gaz dans son pays demeurait garanti grâce aux stocks et à la diversification de sources et moyens de livraison de gaz d’importation.
En Italie, le ministère italien du Développement économique a affirmé que les stocks étaient “à leur maximum” et qu’il avait pris “les mesures nécessaires pour augmenter, là où c’est nécessaire, les importations de gaz via d’autres gazoducs”.
L’opérateur Gaz de France (GDF) a lui aussi affirmé que ses stocks et la diversification de son portefeuille d’approvisionnement lui permettaient de garantir la fourniture de ses clients.
GDF et OMV ont par ailleurs salué en Gazprom, leur fournisseur depuis respectivement 30 et 40 ans, un partenaire “fiable” et se sont dit persuadés qu’il veillerait à honorer ses engagements.
Dépendante pour sa part à 98% de Gazprom, la Slovaquie, un des premiers points d’entrée en Europe du gaz russe, a indiqué par la voix de son Premier ministre Robert Fico vouloir, elle, miser sur ses relations bilatérales pour assurer ses approvisionnements.
La Russie fournit environ un quart du gaz consommé en UE et compte pour 40% des importations des 27 pays de l’UE.