Coup d’envoi des soldes avec 5 jours d’avance dans l’est, dans un contexte morose

[02/01/2009 13:46:44] PARIS (AFP)

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çant les soldes, le 27 juin 2007 à Paris (Photo : Martin Bureau)

Les Lorrains donnent vendredi le coup d’envoi des soldes, cinq jours avant le reste de la France, un évènement très attendu par les commerçants dans un contexte de consommation morose qui a forcé certains à anticiper l’évènement par des promotions monstres.

Les soldes, seules période de l’année où les magasins sont autorisés à revendre à perte, vont commencer le mercredi 7 janvier à 08H00 dans l’Hexagone.

Cependant, la Meuse, la Meurthe-et-Moselle et la Moselle ont obtenu le 19 décembre une dérogation pour les débuter “le premier jour ouvré de janvier”, soit le 2 janvier, dans le cadre de la réforme des soldes votée cet été. Ces départements ont demandé une dérogation car ils sont frontaliers du Luxembourg et de la Belgique où les soldes commencent respectivement les 2 et 3 janvier.

La Fédération des enseignes de l’habillement (FEH), représentant des chaînes de prêt-à-porter comme Zara, Celio ou Etam, a demandé l’abrogation de cette dérogation, estimant qu’elle ne “fait qu’aviver les distorsions de concurrence entre les départements français”.

Pourtant les commerçants n’ont pas attendu les soldes pour tenter d’attirer le consommateur, moins dépensier avec la crise. Promotions et ventes privées se sont multipliées au cours des dernières semaines, dans l’espoir de sauver une saison difficile, la pire pour le prêt-à-porter en terme de chiffre d’affaires depuis la crise de début 1990, selon l’Institut français de la mode (IFM).

Signe de ce marasme, les prix ont recommencé à baisser cette année, mais les quantités de vêtements achetés chutent, note l’IFM. Or entre 1990 et 2007, alors que les prix avaient baissé de 22%, les quantités de vêtements achetés avaient explosé, de près de 40%.

Juste après Noël, les rabais ont repris de plus belle: l’enseigne Naf Naf baisse les prix de 40% à partir de deux articles achetés, Etam de 40%, Becquet (linge de maison) de 60%, Mathon (articles de cuisines) de 50%… Les enseignes traditionnelles de vente à distance, mises à mal par la concurrence des sites internet, affichent des “braderies” permanentes, jusqu’à -65% à la Redoute, -70% aux 3 Suisses et -80% chez Quelle.

Même tendance dans la grande distribution: Leclerc, Cora, Carrefour … ont commencé à brader jouets, vêtements et chocolats dès le lendemain de Noël.

Pour s’habiller, les consommateurs sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à attendre les soldes et les promotions. En 2008, 58,5% des consommateurs ont acheté les vêtements au cours de ces périodes, contre 56% douze mois plus tôt, selon le cabinet d’études TNS Worldpanel. Le phénomène s’est accentué au sein des familles avec enfants, dont les trois quarts attendent ces périodes pour s’habiller.

Mais cette politique de promotions continues banalise de plus en plus la période des soldes, autrefois véritable “fête de la consommation” pour tous les secteurs.

Ainsi, en 2004, les Français réalisaient autant d’achats lors d’opérations promotionnelles que de soldes (14% des achats annuels lors des promotions et de même lors des soldes). En 2008, seulement 14,7% des achats sont intervenus lors des soldes et 17,1% au moment des promotions, selon l’IFM.

Cette tendance devrait s’accentuer, puisque la réforme adoptée cet été offre une plus grande liberté aux commerçants pour lancer des opérations de braderies, promotions et déstockages, sans avoir à attendre les soldes.