Première baisse du transit de gaz via l’Ukraine, Kiev et Moscou s’expliquent

[02/01/2009 22:01:22] MOSCOU (AFP)

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ès de Kiev. (Photo : Sergei Supinsky)

Une première baisse de l’arrivée de gaz en Union européenne en provenance de Russie via l’Ukraine a été constatée vendredi et Kiev et Moscou démarchent les capitales occidentales pour se justifier dans le différend qui les oppose et menace l’acheminement de l’or bleu vers l’ouest.

Les livraisons de gaz russe à la Pologne en provenance de l’Ukraine ont baissé de 6% vendredi après-midi, a annoncé l’opérateur des gazoducs polonais Gaz-System dans un communiqué.

“Les livraisons de gaz en provenance de l’Ukraine réalisées par le terminal de Drozdowicze (…) ont baissé depuis l’après-midi par rapport au niveau prévu. Vers 17h00 (16h00 GMT), on a enregistré une baisse journalière de 6% de quantité de gaz commandé”, selon le communiqué.

Néanmoins cette baisse est compensée par des livraisons via le Bélarus et n’est pas ressentie par les consommateurs, a précisé l’opérateur.

La Russie a coupé jeudi l’approvisionnement en gaz de l’Ukraine faute d’un accord sur le prix des livraisons pour 2009 et sur des arriérés de paiement, faisant craindre une répétition du scénario de 2006. Un différend russo-ukrainien avait à l’époque perturbé l’approvisionnement de plusieurs pays de l’UE et Moscou avait accusé les Ukrainiens de prélever pour leur usage du gaz destiné à l’Europe.

Une délégation ukrainienne pilotée par le ministre de l’Energie Iouri Prodan a entrepris vendredi une tournée européenne pour donner son point de vue sur le différend.

“L’objectif principal de la tournée est d’apporter les explications nécessaires aux pays membres de l’UE sur la situation du transport du gaz russe vers l’Ukraine et les pays de l’UE, de donner des garanties sur le transit par le territoire ukrainien”, indique un communiqué de la présidence ukrainienne.

A Prague vendredi, les émissaires ukrainiens ont rencontré le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek avant de partir pour Bratislava. Ils ont ensuite gagné Berlin où ils ont discuté dans la soirée avec de hauts responsables allemands, a-t-on appris de source proche des entretiens.

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à l’Europe

Le vice-président du géant russe du gaz Gazprom, Alexandre Medvedev, leur emboîte le pas pour exposer la position russe. Il se rendra samedi à Prague et prépare une tournée à travers l’Europe avec comme étapes envisagées Londres, Paris, Vienne, Bruxelles et Berlin, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la compagnie.

But du voyage: “rencontrer la presse et les autorités”, a-t-il expliqué.

Gazprom a accusé vendredi l’Ukraine de prélever du gaz russe transitant vers l’Europe, une allégation démentie par la compagnie d’Etat ukrainienne Naftogaz qui a à son tour accusé la Russie que de ne pas avoir livré le volume nécessaire devant transiter par le territoire ukrainien vers l’UE.

Gazprom a déjà durci sa position vis-à-vis de Kiev après lui avoir coupé le gaz jeudi à 07H00 GMT faute de signature d’un nouveau contrat pour l’approvisionnement de l’Ukraine avant la date limite du 31 décembre.

La société russe réclame désormais le “prix européen” de 418 dollars pour 1.000 m3 de gaz pour livrer cet hydrocarbure à l’Ukraine, cette dernière ayant rejeté la proposition russe d’un tarif réduit de 250 dollars.

Naftogaz s’est dit prêt à payer 235 dollars et réclamait une hausse de 1,7 à 1,8 USD du prix du transit de 1.000m3 de gaz sur 100km à travers l’Ukraine.

Gazprom réclamait le paiement de plus de deux milliards de dollars de dettes ukrainiennes, et la société des hydrocarbures Naftogaz n’a remboursé qu’environ 1,5 milliard de dollars.

Les entreprises Gazprom et Naftogaz ont assuré être prêtes à reprendre les négociations, tout en s’accusant mutuellement d’en empêcher la reprise.