Rien à signaler. Sauf Facebook en étoile montante. En somme,
le web reste le refuge de la culture adolescente. Mais alors ? Comment expliquer
«l’indisponibilité» de certains sites ?
En plus d’être le moteur le recherche numéro un, Google
permet d’avoir une idée relativement précise de ce que les internautes du monde
entier ont voulu trouver d’une année à l’autre sur le web. L’outil Google
Insights Search permet ainsi d’établir une véritable hiérarchie, quantifiant le
nombre de fois que telle requête ou telle autre a été demandée.
Les Tunisiens, décidément nombrilistes, ont d’abord cherché des informations
sur la Tunisie. Un terme qui arrive et de très loin en tête de liste. Suivi de
«télécharger». En troisième position, on trouvera notre propre capitale. Comme
quoi, après la «Tunisie», ce qui nous intéresse, c’est encore Tunis.
Paradoxalement, c’est le nom d’un autre moteur de recherche, Yahoo en
l’occurrence, qui arrive en 4ème position, juste avant MSN. Pas de surprise
donc, dans le top ten, avec toutefois facebook, le leader des réseaux sociaux
qui pointe son nez en 10ème position. Et pour cause : il s’agit du thème de
recherche star du moment, avec une augmentation du nombre de requêtes de 2.450%.
Mieux : en comptant le pourcentage attribué au mot composé (faute de frappe ?)
«face book», soit 2.050%, le site web à la mode aurait enregistré une hausse
colossale de presque 5.000%. Une hausse d’autant plus spectaculaire que la
troisième «rising search» fera dix fois moins bien en n’atteignant «que» 250%.
Les termes «video», «google» ( !), «free», occuperont respectivement les
7ème, 8ème, et 9ème position. En somme, en Tunisie, on utilise d’abord le net
pour jouer, se divertir. N’en déplaise à ceux qui soupçonnent le web de
véhiculer des menées subversives. Le profil des recherches effectuées dans
d’autres pays arabes ne sera du reste pas très différent.
Même scénario à peu de choses près, en ce qui concerne nos frères algériens.
Avec toutefois une différence affichée par un youtube en leader des «rising
search». En ce qui concerne la hiérarchie proprement dite, rien à signaler
d’original. Aux Emirats Arabes Unis, le terme recherché qui affiche une
progression fracassante, c’est le «feuilleton Nour», ainsi que les «femmes des
Emirats». Pour nos mirobolants investisseurs aussi, le net sert donc à
télécharger des chansons (le 9ème terme le plus recherché, «photo», occupera la
5ème place).
Les internautes de la première puissance mondiale, en l’occurrence les
Etats-Unis, ne sont pas bien différents. Nous retrouvons ainsi les chansons, les
jeux, bref, les éléments constitutifs de la culture des adolescents. Même si
Obama est en tête des «rising search».
En Tunisie, l’année 2008 s’est aussi distinguée par «l’indisponibilité» de
certains sites web. A la lumière des statistiques fournies par Google, mettant
en évidence les véritables centres d’intérêts de nos internautes, on peut se
poser des questions sur les motivations de ceux qui s’acharnent à mettre
quelques sites hors de portée du Tunisien moyen. Qu’une infime minorité cherche
à pêcher des infos dans les eaux troubles du web mondial ne devrait pas nous
déranger outre mesure notre quiétude.