Japon : le marché automobile au plus bas depuis 34 ans en 2008

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èle Toyota Lexus, le 19 décembre 2008 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[05/01/2009 07:19:05] TOKYO (AFP) Les immatriculations de véhicules neufs au Japon, hors mini voitures, ont reculé de 6,5% en 2008 par rapport à 2007, à 3.212.342 unités, ce qui constitue leur pire année depuis 34 ans, a annoncé lundi l’Association japonaise des concessionnaires automobiles (Jada).

Ce chiffre est le plus mauvais depuis 1974 (3,133 millions).

Pour le seul mois de décembre, les ventes de véhicules neufs ont dégringolé de 22,3% sur un an, à 183.549 unités, a précisé la Jada sur son site internet. Il s’agit du cinquième recul d’affilée et du pire mois pour le secteur depuis que l’association a commencé à publier des statistiques, en 1968.

En 2008, les ventes de voitures particulières ont reculé de 5,2% à 2.800.664 unités, celles de poids-lourds de 14,8% à 396.345 unités et celles d’autobus de 1,8% à 15.333 unités, a ajouté la Jada.

Toujours sur l’ensemble de l’année dernière, les ventes de Toyota ont chuté de 7,0% et celles de sa marque de luxe Lexus de 25,5%, celles de Nissan de 5,8%, celles de Mitsubishi Motors de 21,8% et celles de Mazda de 5,6%.

Seul Honda a vu ses ventes progresser notablement (+6,4%), tandis que celles de Suzuki Motor et de Subaru (groupe Fuji Heavy Industries) sont restées stables. Les ventes de véhicules importés, qui représentent moins de 7% du total, ont pour leur part dégringolé de 16,3% sur un an, a encore indiqué la Jada.

Les ventes de mini-véhicules ont pour leur part diminué en 2008 de 2,6% à 1.869.893 unités, a indiqué l’Association japonaise du mini-véhicule dans un communiqué séparé. En décembre, elles ont reculé de 6,7% à 122.770 unités.

En additionnant les véhicules classiques et les mini-véhicules, le marché automobile japonais s’affiche également au plus bas en trois décennies, dépassant de justesse la barre des cinq millions.

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à bord d’un modèle “Fairlady Z” du constructeur japonais Nissan, le 1er août 2008 à Tokyo. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Aux causes déjà connues de la saturation du marché nippon (recul de la population, perte d’intérêt des jeunes pour les voitures, coûts exorbitants engendrés par la possession d’un véhicule, etc.) s’est ajouté, l’an dernier, le brutal ralentissement économique causé par la crise financière mondiale.

Tous les constructeurs japonais ont annoncé ces derniers mois des révisions à la baisse de leurs prévisions de bénéfices, des réductions de production et des suppressions d’emplois. Le leader Toyota prévoit même de subir, lors de l’exercice 2008-2009 qui se termine fin mars, la première perte d’exploitation de son histoire. Toyota a perdu la moitié de sa valeur en Bourse en 2008, et Nissan et Mazda près des trois quarts.

Les professionnels du secteur s’attendent à une année 2009 encore pire.

Selon l’Association des constructeurs automobiles du Japon (Jama), les ventes de véhicules dans l’archipel, toutes catégories confondues, devraient tomber à 4,86 millions d’unités cette année, soit 4,4% de moins qu’en 2009.

“Le climat économique change à une vitesse et à une échelle jamais vécue auparavant par l’industrie automobile japonaise, et les difficultés auxquelles nous faisons face exigent des changements d’orientation rapides et de grande envergure, car la survie même de nos activités en dépend”, a averti, dans son discours de début d’année, le président de la Jama, Satoshi Aoki.