[05/01/2009 16:34:08] PARIS (AFP)
éhicules Renault neufs, le 9 octobre 2008 à Gennevilliers (Photo : Patrick Kovarik) |
Le marché automobile français a terminé l’année 2008 sur un repli limité à 0,7%, mais les ventes ont à nouveau plongé de près de 16% en décembre, dans un secteur touché de plein fouet par la crise cet automne après un solide premier semestre.
“A l’instar de ses voisins européens, le marché français subit les effets de la crise financière mondiale”, a constaté lundi le Comité des constructeurs français d’automobile (CCFA).
Avec 2.050.289 voitures particulières immatriculées l’an dernier (-0,7%), le marché français a toutefois relativement tenu, aidé par la mise en place du bonus écologique en janvier, mais la tendance s’est dégradée à la rentrée de septembre.
L’année a été “très contrastée” avec un premier semestre en hausse de 4,5% suivi d’une chute de 6,3% sur la seconde moitié de l’année, observe le Comité des constructeurs.
“L’effet d’aubaine dû au bonus écologique s’est évaporé alors que l’accélération de la dégradation de l’économie réelle, avec le resserrement des conditions de crédit et la remontée du chômage, a fortement pesé”, estime Guillaume Mouren, analyste de Xerfi.
Le secteur automobile est, avec l’immobilier, l’un des secteurs les plus touchés par la crise, nombre de constructeurs ayant recours au chômage partiel pour réduire leur production, avec de nombreux arrêts en fin d’année.
écembre 2008 (Photo : Sebastien Bozon) |
Les ventes ont reculé de 15,8% en décembre en données brutes, et même de 23,5% à nombre de jours ouvrables comparables. Le marché français avait déjà baissé de 7,3% en octobre, puis de 14% en novembre.
La mise en place de la prime à la casse gouvernementale de 1.000 euros en décembre a été complétée par une offensive commerciale des constructeurs, soucieux de réduire leurs stocks. Selon leurs premières observations, ce nouveau dispositif a suscité un regain d’intérêt des clients et un redémarrage des commandes.
La prime à la casse a “bien fonctionné” avec “un effet de dopage” du marché “significatif”, confirme François Roudier, porte-parole du CCFA. Il souligne que l’impact de cette nouvelle prime s’est cumulé au bonus écologique et aux offres des constructeurs.
Elle n’a cependant pas suffi à enrayer la baisse en décembre, en particulier pour le groupe Renault en chute de 19,9% (-22,4% pour la marque Renault), tandis que PSA limitait son repli à 0,9%.
Sur l’année, les groupes français ont tiré parti du bonus-malus et du renouvellement de leurs gammes, et terminent l’année en hausse sur le marché hexagonal. Les ventes de voitures du groupe Renault ont ainsi augmenté de 3,5% (+1,3% pour la marque Renault) et celles de PSA Peugeot Citroën ont progressé de 1% (-1,6% pour Peugeot et +4,3% pour Citroën).
Pour 2009, Guillaume Mouren table sur un marché “en net repli jusqu’à l’été, dans le meilleur des cas”, mais pense que la prime à la casse “limitera son recul” à 10% alors qu’il serait sans elle “de l’ordre de 20%”.
François Roudier se veut prudent pour 2009 qui “ne part pas sous de bons augures”. Le porte-parole du CCFA relève “pas mal d’inconnues, dont la première est la confiance des ménages, facteur numéro un des achats de biens durables”.
Sur l’ensemble de 2008, les ventes de voitures de marques françaises ont augmenté de 1,2% tandis que les voitures de marques étrangères reculaient de 2,7%. La part de marché des voitures françaises a progressé d’un point à 52,8%.
Parmi les marques étrangères, le groupe Fiat a réalisé une année 2008 en progression de 23,9%. Le groupe BMW est aussi en hausse (+3,9%) sur l’année, de même que le groupe Ford (+1,7%). Volkswagen termine 2008 sur un repli de 1,1%, mais les groupes GM Europe (-8,9%), Toyota (-10,8%) et Mercedes (-17,1%) sont plus affectés.
RENAULT
PEUGEOT
FIAT
BMW
FORD MOTOR
VOLKSWAGEN
GENERAL MOTORS
TOYOTA