[06/01/2009 10:34:21] FRANCFORT (AFP)
écusson de Porsche (Photo : Eric Piermont) |
Le constructeur allemand de voitures de sport Porsche s’est emparé de plus de 50% de son compatriote Volkswagen, numéro un européen de l’automobile, a-t-il annoncé lundi soir.
Lundi, Porsche a acheté de nouvelles actions de Volkswagen et “va ainsi augmenter sa participation à 50,76%” du capital, contre environ 42% jusque là, selon un très bref communiqué.
En conséquence, Porsche est contraint par le droit suédois de lancer une offre sur le capital du constructeur de poids lourds Scania, dont Volkswagen est l’actionnaire majoritaire. Mais il proposera le prix minimum et n’a pas “d’intérêt stratégique” pour Scania, a précisé le constructeur des voitures de luxe.
Porsche avait d’abord annoncé vouloir franchir ce cap symbolique des 50% de Volkswagen avant la fin de l’année 2008. Mais il avait été contraint de retarder son calendrier, en raison du prix très élevé de l’action, pris de folie boursière à l’automne. L’action Volkswagen avait même dépassé le prix unitaire de 1.000 euros en cours de séance à la Bourse de Francfort.
à Francfort (Photo : Mario Vedder) |
Lundi soir, elle a clôturé à 254,74 euros, soit proche de la fourchette que Porsche avait jugé appropriée, comprise entre 200 et 250 euros. Mais le groupe allemand qui construit les bolides 911 ou les tout-terrains de luxe Cayenne ne compte pas s’arrêter là: il veut s’emparer de plus de 75% du capital de Volkswagen au cours de l’année 2009 pour pouvoir le contrôler complètement.
Seul obstacle encore devant lui: le statut particulier que détient Volkswagen depuis les années 1960 et la privatisation du fleuron de l’industrie automobile allemande. Il prévoit notamment une minorité de blocage pour l’actionnaire public, l’Etat régional de Basse-Saxe (nord), siège du groupe et détenteur de 20% environ du capital.
Cette disposition est prévue par la loi dite Volkswagen, dérogatoire au droit commun des entreprises qui prévoit un droit de veto avec 25% des parts. Mais elle provoque l’ire de la Commission de Bruxelles qui a menacé l’Allemagne d’une nouvelle procédure devant la justice européenne.