Rappelez-vous, il y a quelques mois, l’ambassadeur de
Tunisie en Algérie, lors d’une conférence de presse à Alger, révélait la
présence de plus de 700 entreprises tunisiennes installées dans ce ‘’pays
frère’’. Et pourtant…
Vous vous dites, ‘’et alors ?’’ et vous avez raison. Mais seulement voilà, nous
venons d’apprendre que l’une des plus grosses entreprises du bâtiment en
Algérie, en l’occurrence ‘’Geco’’ ou Générale entreprise de construction, est en
faillite financière. Et si l’on en parle, c’est parce que la survie de pas moins
de 500 familles dépendait de cette entreprise. Inutile de vous signaler que nos
confrères algériens, avec la liberté de ton qu’on leur connaît, n’ont pas raté
l’occasion : «… c’est une politique paradoxale dans la mesure où plus l’espoir
renaît et plus les désillusions qui contribuent à affamer davantage la
population sont grandes. Ces paradoxes qui affectent justement la crédibilité
sur le plan local tant que la situation d’une majorité presque agonisante
désavoue totalement les effets positifs attendus de ce développement planifié…».
Disons que c’était le côté cours, mais c’est le côté jardin qui nous intéresse,
ou plutôt intéresse les entreprises tunisiennes. En effet, la construction de
43.000 logements comme celle de la nouvelle ville universitaire, prévue à
Constantine, sera ‘’confiée à des entreprises chinoises, turques ou
iraniennes’’. Vous avez bien compris, des entreprises de Turquie, d’Iran ou de
Chine ! C’est-à-dire aucune tunisienne !
Mais n’oublions pas, il y a déjà un précédent : l’Algérie a confié, depuis
quelques années maintenant, la construction de 1.000.000 de logements aux
Chinois. Ils faut avouer qu’ils sont rapides et peut-être moins chers…
Avec plus de 700 de nos entreprises installées dans ce pays, aucune n’aurait
suffisamment les reins solides pour prendre le relais de la Geco ? A moins
qu’elles soient des épiceries !
Du coup, nous nous interrogeons sur le profile et la taille de ces 700
entreprises tunisiennes en terre algérienne, et que font-elles là-bas, etc.
Sinon aucune d’entre elles ne serait intéressée par le marché de l’immobilier
algérien, pourtant si lucratif aujourd’hui! C’est possible. Sauf si…
Ah, solidarité arabe quand tu nous tiens ! Est-ce comme cela qu’on construira le
Maghreb économique ou des peuples ?.