Gaz : réunion imprévue des responsables de Gazprom et Naftogaz, avant Bruxelles

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ètre indique une pression nulle dans une station de stockage hongroise de gaz le 7 janvier 2009 à Hajduszoboszlo (Photo : Attila Kisbenedek)

[08/01/2009 08:08:46] MOSCOU (AFP) Les responsables du géant russe Gazprom et de la compagnie gazière publique ukrainienne Naftogaz se sont réunis dans la nuit de mercredi à jeudi pour tenter de trouver une issue à la crise du gaz entre les deux pays, ont annoncé des agences de presse russes.

“Des entretiens ont eu lieu ce soir (mercredi) à Moscou entre Alexeï Miller (patron de Gazprom) et Oleg Dubina (chef de Naftogaz) durant lesquels ils ont discuté des moyens de mettre fin à la situation de crise qui s’intensifie”, a indiqué le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, cité par les agences.

MM. Dubina et Miller se sont rencontrés la dernière fois le 31 décembre sans parvenir à un accord. Moscou a ensuite interrompu ses livraisons de gaz à l’Ukraine, une interruption qui affecte au moins 11 pays européens, en plein hiver.

Les représentants de Gazprom, Naftogaz, des gouvernements russe et ukrainien et de l’UE se réunissent jeudi à Bruxelles pour discuter des modalités d’une reprise des livraisons de gaz à l’Europe.

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ésident tchèque Vaclav Klaus (d) et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso, le 7 janvier 2009 à Prague (Photo : Michal Cizek)

“Nous verrons comment nous pouvons déployer des observateurs” européens pour contrôler le transit du gaz russe via l’Ukraine, a déclaré mercredi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au cours d’une conférence de presse à Prague.

“Il y aura des entretiens à l’échelle ministérielle. Nous allons chercher des solutions techniques”, a ajouté le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, dont le pays préside l’Union européenne pour six mois.

Cette interruption a provoqué de vives réactions en Europe, notamment par la voix de M. Topolanek: “si les livraisons ne sont pas rétablies d’ici à demain (jeudi, ndlr), nous verrons une intervention plus ferme de la présidence et de l’UE en tant que telle”, a-t-il déclaré, sans préciser quelle forme cette réaction pourrait prendre.

Mercredi, le président russe, Dmitri Medvedev, a posé des conditions, affirmant que les livraisons de gaz reprendraient seulement si l’Ukraine payait le gaz russe au prix du marché et si des observateurs européens et des sociétés de droit international étaient impliqués dans le processus.

Moscou accuse Kiev de voler du gaz russe, qui transite par l’Ukraine pour être livré aux pays de l’Union européenne, ce que Kiev dément.

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ère à bois, le 7 janvier 2009 à Belovo (Photo : Boryana Katsarova)

Dans une conversation téléphonique avec son homologue ukrainien, Viktor Iouchtchenko, le chef de l’Etat russe lui a également déclaré que l’Ukraine devait payer immédiatement ses dettes gazières et cesser d’empêcher le transit de gaz vers l’Europe, selon un communiqué du Kremlin.

Globalement, les propositions de M. Medvedev regroupent les conditions déjà posées par la Russie.

Le géant russe Gazprom avait suspendu le 1er janvier les livraisons de gaz destinées à la consommation intérieure ukrainienne, faute d’un accord sur les prix pour 2009 et sur des arriérés de paiement.

Le contentieux russo-ukrainien a débouché mercredi sur l’interruption totale des livraisons de gaz russe acheminées vers l’Europe via l’Ukraine.