«
2008 a été l’année de la quantité, 2009 sera celle de la qualité», a
déclaré M. Haj Gley, ministre des Technologies de la Communication,
répondant aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse
organisée mardi 7 janvier au siège du ministère.
Le ministre a insisté sur la volonté de l’Etat à améliorer la compétitivité
du site Tunisie sur les plans régional et international et encourager les
IDE. Il a précisé que des efforts seront déployés durant cette année pour
garantir aux entreprises implantées en Tunisie une meilleure qualité du
réseau télécom et internet.
Relevons en passant que la qualité du réseau Télécom fixe ne répond pas
aujourd’hui aux exigences des entreprises. Et il ne s’agit pas que du coût
considéré parmi les plus élevés dans la région mais aussi du réseau
internet, pas très performant selon un article paru récemment sur le site
www.skyscrapercity.com qui estime les pertes des emails à 30% et un taux de
Spam de 40%, l’un des plus élevés dans le monde.
Le ministre a expliqué ce problème par la densité des correspondances
surtout des entreprises qui font du off-shoring et les campagnes d’e-mailing
commercial «68% des emails sont des spam», a-t-il déclaré. Il a affirmé,
sans s’attarder trop sur les détails, que les autorités concernées
plancheront cette année sur cette problématique.
D’autre part, et pour évaluer la capacité d’une ligne téléphonique à
supporter le débit, des instruments de mesure seront opérationnels à partir
du mois de mars 2009.
Il est vrai que notre pays, qui s’ouvre de plus en plus sur le monde
extérieur, doit réfléchir sérieusement à mettre en place un protocole
anti-spam à l’instar de plusieurs pays européens, d’autant plus que le site
tunisien exerce un attrait sur les investisseurs travaillant dans le secteur
des technologies de l’information. Précisons à ce propos que 13 MDT seront
consacrés à la réalisation d’un câble sous-marin, afin d’améliorer les
liaisons internationales de la Tunisie avec l’Europe, atténuer les risques
liés aux interruptions de câbles et renforcer la bande passante du réseau.
Un centre de contrôle et de protection des réseaux des dangers des spams et
virus pourrait être envisageable tout comme il serait utile de lancer des
campagnes de sensibilisation des utilisateurs d’Internet sur l’importance de
la sécurité informatique (Antivirus, pare feux, etc.).
En attendant, rappelons que la densité téléphonique fixe et mobile est de
l’ordre de 94 lignes pour 100 habitants en Tunisie. Nous dépassons de loin
les pays africains où la densité s’élève à 40%. Le développement de
l’Internet en Tunisie est également remarquable, explique le ministre. Nous
sommes passés de 3 Gbit/s en 2007 à 11 Gbit/s en décembre 2008.
D’autre part, accompagnant la croissance du nombre d’abonnés, il y a eu une
augmentation abonnés à l’ADSL, de 100.000 en 2007, leur nombre s’est élevé à
212.000 en 2008 et on compte multiplier ce chiffre par 2 en 2009.
Quant aux prix des abonnements, on a remarqué une baisse notable. Les prix
ont été pratiquement divisés par 2 entre 2006 et 2008 de 80 D à 40 D.
Amélioration des services en direction des professionnels
Le gouvernement a mis, par ailleurs, en place un programme pour développer
le haut débit destiné aux entreprises et entre autres le réseau sans fil
WIMAX, le déploiement des fibres optiques surtout pour les opérateurs dans
les parcs technologiques, les zones industrielles et les services. Par
ailleurs, en 2008, un programme a été lancé pour la connexion de 55 zones
industrielles à 1.600 entreprises connectées aux réseaux de
télécommunications modernes en fibre optique et qui bénéficient d’un haut
débit pouvant aller jusqu’à 1 Gbits/s. 1000 entreprises sont liées
aujourd’hui au réseau du WIMAX.
Le secteur des télécoms, a assuré M. Gley, sera réorganisé dans une
perspective de qualité en 2009 d’autant plus que grâce au nouvel opérateur,
l’on peut s’attendre à une amélioration notable de la qualité du réseau et
des services.
L’arrivée d’un nouvel opérateur sur le marché de la téléphonie mobile
permettrait-elle à la téléphonie de troisième génération (3G) pas encore
lancée en Tunisie de se développer ?
Loi du marché
Oui. Indiscutablement, affirme le ministre. D’ailleurs, le candidat qui
remportera l’appel d’offres en tant que troisième opérateur aura la
responsabilité de mettre en place un réseau de télécommunications mobile de
2ème et 3ème génération. Pour ce qui est du fixe, il pourrait exploiter
l’infrastructure de base de Tunisie Télécom déjà opérationnel. Le nouvel
opérateur est également habilité à utiliser la technologie réseau la mieux
appropriée (fibre optique en GPON ou P2P ou en cuivre) et mettre en place
les infrastructures adéquates.
A combien est évaluée la licence qui sera accordée au troisième opérateur ?
«C’est la loi du marché qui décidera», a affirmé le ministre qui n’a pas
voulu donner une évaluation exacte des attentes du gouvernement tunisien par
rapport à ce projet. 13 intéressés issus des pays du Golfe et de l’Europe
ont d’ores et déjà retiré le cahier de charges.
Le nouveau réseau sera ouvert à toutes les technologies. Le troisième
opérateur sera le seul à posséder la 3G pour au moins pour une année tout
comme il sera un fournisseur d’accès Internet.
A la question pourquoi Tunisie Télécom ne centralise pas elle-même les accès
Internet pour qu’il n’y ait pas renvois de balle à chaque fois que les
abonnés ont des réclamations se rapportant à la qualité du débit, le
ministre a précisé que les fournisseurs actuels sont des distributeurs pour
le compte de Tunisie Télécom et que des efforts seraient également déployés
pour améliorer la qualité des services fournis par ces F.A.I.
La part du secteur des technologies de la communication en Tunisie, qui
représente aujourd’hui 10% du PIB, table sur une part de 13.5% au produit
interne brut du pays en 2011 à condition que toutes les promesses de
Monsieur le ministre pour l’amélioration de la qualité du réseau et des
services télécoms se concrétisent et que le secteur soit plus performant.
