Gaz : l’UE tente d’arracher un accord Russie-Ukraine pour rétablir les livraisons

[08/01/2009 14:16:13] BRUXELLES (AFP)

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ètre indique une pression nulle dans une station de stockage hongroise de gaz le 7 janvier 2009 à Hajduszoboszlo (Photo : Attila Kisbenedek)

Les négociations directes entre le président du géant gazier russe Gazprom et celui de la société ukrainienne des hydrocarbures Naftogaz ont commencé à Bruxelles, a indiqué jeudi la mission ukrainienne auprès de l’Union européenne.

L’UE espère rétablir très vite l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, en obtenant un accord avec les deux compagnies gazières sur les modalités d’envoi d’observateurs pour vérifier les livraisons entre Moscou et Kiev.

“Je peux confirmer que la rencontre a commencé à l’initiative de la partie russe” vers 12H00 GMT dans “une des pièces du Parlement européen”, a déclaré le chef de la mission ukrainienne, Andri Vesselovski, contacté par téléphone depuis Kiev.

Le président de Naftogaz, Oleg Doubina, se trouvait au siège du Parlement européen, quand des membres de Gazprom “se sont approchés de lui et ont proposé la rencontre” avec le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a précisé le diplomate ukrainien.

“Je pense que nous pouvons avoir un espoir raisonnable de ramener la situation à la normale”, a déclaré à Prague le vice-Premier ministre tchèque chargé des affaires européennes Alexandr Vondra, dont le pays préside l’UE.

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ésident de Naftogaz Oleg Doubina, le 6 janvier 2009 à Kiev (Photo : Sergei Supinsky)

MM. Miller et Doubina se sont déjà parlé dans la nuit, pour la première fois depuis le 31 décembre, “des moyens de mettre fin à la situation de crise”, selon un porte-parole de Gazprom. Aucun détail n’a filtré de leurs discussions.

Le désaccord porte sur le prix que doit payer l’Ukraine pour le gaz russe qu’elle consomme en propre. Il a entraîné l’interruption totale des livraisons russes à l’Europe via l’Ukraine depuis mercredi. Or, le gaz russe représente un quart du gaz consommé par l’UE, dont 80% passe par l’Ukraine.

Moscou accuse l’Ukraine de lui voler son gaz lors du transit, Kiev assure que la Russie est la seule responsable des perturbations depuis le début.

Tous les pays d’Europe sont affectés, mais très inégalement. Les plus durement touchés, en pleine vague de froid, sont plusieurs pays européens de l’ex-bloc soviétique, comme la Bulgarie, qui dépend à près de 100% de la Russie pour ses besoins en gaz, et des Balkans.

Une source proche de la présidence tchèque a indiqué que le déploiement d’observateurs sur plusieurs stations de pompage de gaz russe et ukrainiennes étaient possibles dès ce jeudi.

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ésident de Gazprom Alexeï Miller (g) et le Premier ministre russe Vladimir Poutine, le 7 janvier 2009 à Moscou (Photo : Alexey Druzhinin)

“Il y a déjà un accord politique de Moscou et Kiev pour permettre à des observateurs internationaux d’aller sur les stations de pompage”, a-t-elle indiqué. “Il est question maintenant des détails techniques : qui, quand, comment, où ?”, a-t-elle ajouté.

Le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, a indiqué mercredi soir être prêt à envoyer des observateurs polonais.

Les observateurs seraient appelés à vérifier le gaz effectivement pompé par la Russie vers l’Ukraine en se rendant notamment sur une station de pompage située en territoire russe, et sur “plusieurs stations” du territoire ukrainien, a précisé la source proche de la présidence tchèque, “puisque l’accusation est que le gaz disparaît à un certain moment du transit, sans qu’on sache exactement où”.

L’UE espère qu’un accord sur l’envoi des observateurs suffira à rétablir ses livraisons. En cas d’échec, elle a prévu lundi une réunion d’urgence des 27 ministres européens de l’Energie.

Les Européens veulent s’impliquer le moins possible dans une dispute opposant deux pays importants pour elle mais aux relations bilatérales délicates : la Russie, partenaire “stratégique” avec laquelle les Européens entretiennent depuis deux ans des relations tendues; l’Ukraine, un ancien satellite de Moscou qui voudrait intégrer un jour le bloc européen, mais politiquement instable.

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ère à bois, le 7 janvier 2009 à Belovo (Photo : Boryana Katsarova)

M. Vondra a notamment refusé l’idée de voir l’Europe s’impliquer à ce stade dans la querelle commerciale entre Kiev et Moscou sur le prix du gaz vendu à l’Ukraine.

Mais le président russe, Dmitri Medvedev, a prévenu mercredi soir que la Russie reprendrait les livraisons de gaz seulement s’il y avait des observateurs et un accord sur le prix, rendant incertain la réunion de jeudi à Bruxelles.