L’année 2009 s’annonce difficile en Europe sur le front économique

[08/01/2009 17:29:03] BRUXELLES (AFP)

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ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

L’année 2009 s’annonce douloureuse pour l’économie de la zone euro, qui voit le moral de ses entreprises et consommateurs chuter à un niveau jamais vu, tandis que le chômage augmente à mesure que les plans sociaux s’accumulent.

L’indice de confiance économique, un indicateur qui résume l’opinion des chefs d’entreprises et des consommateurs, a perdu près de huit points en décembre dans la zone euro, à 67,1 points, selon une enquête publiée par la Commission européenne. C’est son plus bas niveau depuis la création de l’enquête, en janvier 1985.

L’économie européenne affronte “le test le plus difficile de son histoire” et “on peut considérer que 2009 sera très difficile en terme de croissance”, a estimé jeudi en Slovaquie le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia.

Tant dans la zone euro que dans l’UE, le moral est en berne dans tous les secteurs. Il atteint son plus bas niveau depuis 1985 dans l’industrie, et baisse significativement dans les services, le commerce de détail et la construction. La confiance des consommateurs chute également à son plus bas niveau depuis 1985.

Selon une autre enquête de la Commission, l’indice du climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels, s’est également effondré en décembre à son plus bas niveau historique dans la zone euro.

Ces mauvaises données s’ajoutent à d’autres chiffres peu encourageants, notamment sur le front de l’emploi.

Le taux de chômage dans la zone euro est monté à 7,8% en novembre, son plus haut niveau depuis presque deux ans. Il faut remonter à décembre 2006 pour trouver un taux supérieur : il avait alors atteint 7,9%.

“L’activité économique qui se contracte et la confiance très faible des entrepreneurs sont venus peser de plus en plus sur le marché du travail à travers l’Europe”, analyse Howard Archer, de l’institut Global Insight.

L’économie de la zone euro est déjà en récession, après deux trimestres de recul du PIB (-0,2% au deuxième et troisième trimestres 2008), et “il y a de fortes chances que la récession se soit nettement aggravée au quatrième trimestre”, juge l’économiste. Il s’attend ensuite à une contraction du PIB de 1,7% en 2009.

En Allemagne, les exportations, traditionnel moteur de l’économie, ont par ailleurs plongé en novembre sous l’effet du ralentissement généralisé de la demande.

L’ensemble de ces mauvaises nouvelles, associées à un fort ralentissement de l’inflation, à 1,6% en décembre, plaident en faveur d’une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE), selon les analystes.

Ces données “devraient inciter la BCE à une baisse de ses taux” lors de sa réunion de politique monétaire jeudi prochain, de 2,50% actuellement à 2%, considère Jennifer McKeown, de Capital Economics. La BCE a déjà baissé à trois reprises depuis début octobre son principal taux.

Les Européens comptent sur leurs plans de relance budgétaires pour soutenir l’activité.

Les dirigeants de l’UE se sont mis d’accord sur un plan de relance de 1,5% du PIB de l’UE, dont 1,2% apportés par les seuls gouvernements.

“Les Etats membres ont jusqu’ici adopté des mesures qui représentent au total environ 0,9% du PIB en 2009”, a indiqué jeudi M. Almunia. “C’est un montant remarquable”, a-t-il jugé.

L’Allemagne doit encore annoncer lundi prochain un nouveau programme de 50 milliards d’euros sur deux ans, sur lequel les partis de la coalition gouvernementale se sont entendus cette semaine.

Le ministre tchèque des Finances Miroslav Kalousek, dont le pays préside l’UE, s’est cependant inquiété jeudi d’un trop grand creusement des déficits en Europe. Il a appelé les Etats à ne pas prendre des mesures qui “détérioreraient encore la confiance”.