Wall Street ouvre en baisse, pénalisée par le secteur de la distribution

[10/01/2009 15:39:42] NEW YORK (AFP)

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écembre 2008 (Photo : Spencer Platt)

La Bourse de New York a terminé en nette baisse vendredi, ramenée à la réalité par un très mauvais rapport mensuel sur l’emploi qui lui a rappelé l’acuité de la crise économique: le Dow Jones a perdu 1,64% et le Nasdaq 2,81%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a cédé 143,28 points, à 8.599,18 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 45,42 points, à 1.571,59 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a reculé de 2,13% (19,38 points), à 890,35 points. Le volume d’échanges n’a pas été très étoffé.

“Il n’y a aucun moyen d’échapper à ce fait de base: c’est un rapport épouvantable et désastreux, qui montre que l’économie est en chute libre”, a constaté Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors.

L’économie américaine a détruit plus d’un demi-million d’emplois en décembre, faisant bondir le taux de chômage à son plus haut niveau depuis 16 ans. Et le chiffre des emplois disparus en novembre a été révisé en hausse.

La “bonne nouvelle”, c’est que le marché ne s’est pas effondré à la suite de cette annonce, a souligné M. Johnson.

La raison, selon l’analyste, est que cela joue en faveur du plan de relance massif désiré par le président élu Barack Obama.

Ce dernier a jugé que la situation était “très grave” et requérait des “mesures immédiates”, affirmant que son équipe avait fait de “grands progrès” dans ses discussions avec les élus au Congrès pour faire adopter un plan qui pourrait coûter 800 milliards de dollars.

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ômage aux Etats-Unis depuis fin 2007

D’une manière générale, le marché semble attendre avec impatience le 20 janvier, date de l’entrée en fonction du nouveau président.

“Globalement, cela va prendre un certain temps pour que les indices reprennent véritablement pied. En fait, cela revient à savoir si les résultats des entreprises vont s’améliorer”, a jugé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Selon lui, l’indice Dow Jones devrait continuer à évoluer dans la fourchette 8.500-9.000 points au moins jusqu’à l’investiture de M. Obama.

En fin de séance, le titre du groupe bancaire Citigroup a flanché, cédant 5,73% à 6,75 dollars. L’ancien secrétaire au Trésor Robert Rubin, très critiqué pour sa responsabilité dans la déconfiture de Citigroup, qu’il conseille depuis près de dix ans, a annoncé sa démission.

L’avionneur Boeing a résisté à la baisse du marché, reculant de 0,76% après l’annonce qu’il allait procéder à la suppression de 4.500 emplois dans sa branche avions commerciaux.

Après une journée terrible pour le secteur de la distribution jeudi, le spécialiste de l’électronique Best Buy a à son tour été attaqué (-5,30% à 28,08 dollars) après la publication de mauvais chiffres de vente pour décembre.

Les valeurs de l’énergie ont pâti de l’avertissement du groupe pétrolier Chevron, qui a annoncé que ses résultats du quatrième trimestre seront “significativement plus bas” que ceux du trimestre précédent.

Le titre a perdu 1,91% à 72,82 dollars, et ExxonMobil a suivi (-1,92%).

Le pionnier des assistants personnels numériques, Palm, a bondi de 34,46% à 5,97 dollars. Le groupe a fortement impressionné les spécialistes avec son dernier modèle de téléphone multifonctions, présenté au salon de l’électronique de Las Vegas.

Le fabricant de jouet Mattel a reculé de 2,79%. Son concurrent MGA a obtenu en appel le droit de fabriquer et vendre à nouveau sa poupée Bratz cette année, dont Mattel estime détenir les droits.

Le marché obligataire a fini mitigé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est descendu à 2,407%, contre 2,445% jeudi soir, mais celui à 30 ans est légèrement remonté à 3,055% contre 3,045% la veille.