Qu’il semble loin le temps où les relations de la Tunisie avec Microsoft
s’apparentaient à une véritable ”guerre froide” en raison du piratage
quasi systématique, chez nous, comme ailleurs dans le reste du Maghreb, où
le taux de logiciels piratés allait de 70 à 90%, faisant perdre près de 150
millions de dollars par an au géant américain de l’industrie du logiciel.
L’implantation de Microsoft –et Business Software Alliance, le commando de
choc des «Big Four» (?) de l’industrie du logiciel- dans la région, à partir
de 1999, et le lancement d’une campagne de dissuasion-sensibilisation a eu
pour effet de réduire le nombre des actes de piraterie informatique et
d’augmenter, en conséquence, le volume des revenus que Microsoft tire de la
vente des droits d’exploitation des licences de ses systèmes et logiciels.
Plus clairement perceptible au niveau des relations avec les organismes
publics, cette normalisation fait tomber tous les ans, depuis quelques
années, un joli petit pactole dans l’escarcelle de la «Maison» Bill Gates.
En Tunisie, les droits acquittés par l’Etat –pour le compte des divers
ministères, institutions et des organismes qui relèvent d’eux- s’élèveront
ainsi à 7,8 millions de dinars en 2009.
Des statistiques du ministère des Finances, il ressort que le plus grand
utilisateur –et, donc, premier payeur de droits y afférents- de licences
Microsoft est le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche
scientifique et de la Technologie, avec2,4 MDT de dinars, soit plus tiers de
l’enveloppe totale. Il est suivi de loin par les ministères de l’Education
et de la Formation (852 000 d), de la Justice et des Droits de l’Homme
(813.000 d), de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques (630.000 d), de
la Santé Publique (624.000 d), des Finances (467.000 d), de l’Intérieur et
du Développement local (361.000 d), des Affaires sociales, de la Solidarité
et des Tunisiens à l’Etranger (241.000 d), du Premier ministère (180.000 d),
des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières (151.000 d), de
l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire (140.000 d), et
de la Jeunesse, des Sports et de l’Education physique (130.000 d). Ceci pour
les ministères et institutions dont l’enveloppe des droits payés à Microsoft
dépasse les 100.000 dinars.
Les montants à régler se situent en dessous de cette barre pour tous les
autres; c’est-à-dire les ministères de la Culture et de la Sauvegarde du
Patrimoine (97.000 d), du Commerce et de l’Artisanat (85.000 d), des
Affaires étrangères (80.000 d), de l’Industrie, de l’Energie et des PME
(69.000 d), de la Défense nationale (68.000 d), de l’Environnement et du
Développement durable (66.000 d), du Développement et de la Coopération
internationale (54.000 d), des départements du Transport, et de l’Emploi et
de l’Insertion Professionnelle (44.000 d), des Affaires de la Femme, de la
Famille et de l’Enfance (39.000 d), de la présidence de la République
(38.000 d), de la Chambre des Députés (30.000 d), du ministère de la
Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des
Conseillers (22.000 d), du ministère des Technologies de la Communication
(18.000 d), du ministère des Affaires religieuses (12 000 d), et de la
Chambre des Conseillers (10 000 d).
Un pactole que Microsoft aura certainement le plaisir de voir augmenter à
l’avenir avec l’élargissement du parc d’ordinateurs et du nombre
d’utilisateurs découlant de l’informatisation croissante des différents
départements qui est loin d’être terminée.