Une reprise du transit de gaz vers l’Europe possible dès vendredi

[09/01/2009 13:56:49] MOSCOU (AFP)

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ôle la pression dans un gazoduc de la centrale de stockage de Bad Leuchstaedt (Allemagne), le 8 janvier 2009 (Photo : Jens Schlueter)

Une reprise du transit de gaz russe par l’Ukraine vers l’Europe semblait à portée de main vendredi après trois jours d’interruption totale, mais butait encore sur la signature formelle d’un accord sur le déploiement d’observateurs pour le surveiller.

Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l’UE, était attendu vendredi après-midi à Kiev pour parachever le déploiement des observateurs.

“Il y a un certain espoir de déblocage de la situation”, a-t-il déclaré à la presse avant son départ. “Il s’agira d’une mission sensible, les deux parties veulent sauver la face”.

Les trois protagonistes du conflit –Ukraine, Russie et UE– sont d’accord sur le principe du déploiement, mais des frictions semblent encore persister au sujet de la composition des équipes d’observateurs, en particulier la présence de représentants du géant russe Gazprom dans les stations ukrainiennes.

La Russie s’est dite prête à accueillir des observateurs européens et ukrainiens si Kiev accepte des observateurs russes sur son territoire.

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ï Miller (g) et José Manuel Barroso (d), le 8 janvier 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a indiqué être d’accord pour reprendre l’approvisionnement de l’Europe dès vendredi si le protocole établissant le cadre de la mission d’observation était signé: “Alors, immédiatement, nous reprendrons les livraisons”, a-t-il dit.

Cependant un communiqué de Gazprom accusait vendredi l’Ukraine d’empêcher la venue sur son territoire d’observateurs russes, contredisant la société ukrainienne des hydrocarbures Naftogaz qui a indiqué ne pas être opposée à leur présence.

“La partie ukrainienne a refusé la création d’un comité d’observateurs multipartite (…) limitant l’organisation de la surveillance à la partie ukrainienne et la Commission européenne”, affirme le géant gazier.

Les observateurs auront pour mission de vérifier que le gaz russe est acheminé sans encombre à travers le territoire ukrainien vers l’Europe.

Leur déploiement est la condition à la reprise du transit de gaz, car la Russie accuse l’Ukraine de siphonner les livraisons gazières destinées aux européens. Une première équipe de cinq experts est arrivée vendredi à Kiev, a indiqué à l’AFP la représentation de l’Union européenne en Ukraine.

Et l’Europe est pressée car les dégâts économiques causés par le conflit gazier sont déjà “certainement très importants”, même s’il n’y en a pas d’évaluation précise pour l’instant, a relevé vendredi un porte-parole de la Commission européenne.

“Nous en aurons une idée plus claire dans les prochains jours”, a-t-il précisé.

De plus, même si Gazprom rouvre le robinet vendredi, les Européens ne verraient le gaz russe circuler dans leurs gazoducs qu’au minium trois jours plus tard, a-t-il souligné.

La reprise prochaine des exportations de gaz, si elle se confirmait, ne règlerait pas pour autant la querelle entre Moscou et Kiev, les deux parties n’étant toujours pas parvenues à un accord sur les tarifs à appliquer pour les approvisionnements en gaz russe de l’Ukraine en 2009.

Bien que les pourparlers aient repris, aucun progrès n’a été enregistré ont indiqué vendredi tant Gazprom que Naftogaz.

“Les pourparlers ont repris mais on a l’impression que les négociateurs ukrainiens n’ont aucun mandat ni aucun pouvoir au sujet du niveau des prix et des volumes de gaz à acheter en 2009. Les négociations tournent pratiquement à vide”, a noté le PDG de Gazprom.

Naftogaz a aussi dénoncé “l’absence de progrès”, pratiquement dans les mêmes termes.

De nombreux pays d’Europe sont affectés par la coupure de gaz russe qui intervient en pleine vague de froid. Les plus touchés sont ceux d’Europe centrale, comme la Bulgarie, la Slovaquie et les Balkans. D’autres ont annoncé avoir commencé à puiser dans leurs réserves de gaz.

L’UE importe 25% du gaz qu’elle consomme de Russie, dont 80% transite par l’Ukraine.