Face à la crise, Renault va gérer ses ressources avec parcimonie en 2009

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éhicules Renault neufs, le 9 octobre 2008 à Gennevilliers (Photo : Patrick Kovarik)

[09/01/2009 16:35:54] PARIS (AFP) Renault a vu ses ventes mondiales chuter de 4,2% en 2008, conséquence du retournement brutal du marché de l’automobile au deuxième semestre, et va surveiller de près ses stocks et ses dépenses pour tenter de traverser sans trop de dégâts une année 2009 difficile.

Le groupe français, qui anticipe une poursuite de la crise économique et des marchés automobiles “certainement” en baisse en 2009, a renouvelé son appel au soutien de l’Etat, lors de la présentation vendredi de ses résultats commerciaux 2008.

Cet appel intervient à quelques jours des états généraux de l’automobile, programmés le 20 janvier, qui doivent se pencher sur les remèdes pour relancer un secteur durement éprouvé.

Sur le plan commercial, le constructeur entend gagner des parts de marché, en s’appuyant sur des lancements de modèles comme les nouveaux monospaces compacts Scénic et Grand Scénic, qui complèteront le renouvellement de la gamme Mégane, ainsi que sur des véhicules à bas coût de la famille Logan.

En 2008, le groupe Renault (marques Renault, Dacia et Samsung) a enregistré une chute de 4,2% des ses ventes mondiales, à 2.381.476 voitures et utilitaires légers, dans un marché mondial en recul de 4,8%. En conséquence, sa part de marché a très légèrement progressé, à 3,62%.

La marque Renault a vu ses ventes reculer de 5,4% à 2.019.404 unités, tandis que celles de Dacia, sa filiale roumaine, progressaient de 11,7% et celles de sa filiale coréenne Renault Samsung chutaient de 12,6%.

La Bourse de Paris a salué ces résultats: à 15h21 (14h21 GMT), l’action Renault gagnait 6,02% à 21,57 euros dans un marché en hausse de 1,03%.

En dépit de l'”incertitude” et de la “crise”, Patrick Blain, directeur commercial, s’est voulu “ambitieux” pour 2009. Le groupe va “se concentrer sur (sa) progression en part de marché”, a-t-il dit.

La “priorité absolue en ces temps de crise inédite est et restera la gestion des liquidités de l’entreprise avec la maîtrise et le pilotage de la réduction des stocks”, a-t-il cependant souligné.

Il a indiqué que le groupe avait “atteint ses objectifs” de ramener ses stocks financiers à la fin 2008 en dessous du niveau de 2007. “Le problème de sur-stocks est réglé”, a-t-il dit, mais la baisse des stocks restera encore à l’ordre du jour en 2009 “de façon raisonnable”.

Parallèlement, Renault continuera donc à “ajuster la production au marché”, a-t-il dit sans plus de précision. M. Blain a seulement noté que si la tendance du dernier trimestre 2008 se poursuivait en Europe en 2009, la baisse du marché européen pourrait être de 10 à 12% cette année.

Renault a aussi relancé son appel à l’aide financière de l’Etat, alors que l’accès au crédit, crucial pour le secteur, reste difficile.

“Aujourd’hui, ce qui manque le plus cruellement c’est la disponibilité de crédit pour les entreprises, pas que pour Renault, pour fonctionner normalement”, a déclaré M. Blain.

“On attend de l’Etat qu’il nous aide à trouver ces crédits”, a-t-il dit.

L’Etat a déjà débloqué en décembre une enveloppe de prêts à taux réduit de 1 milliard d’euros, dont 500 millions pour Renault.

Renault a été frappé de plein fouet au deuxième semestre 2008 par le plongeon des marchés, d’abord européens, puis dans les pays émergents.

En décembre, les ventes mondiales de voitures particulières et d’utilitaires légers ont plongé de 28,5%, affectant les trois marques du groupe (-30,9% pour Renault, -15,3% pour Dacia, -17,3% pour Renault Samsung).

Petit espoir, Renault a noté en décembre une forte hausse de ses commandes en décembre avec la prime à la casse.