Crise du gaz : l’Europe examine des mesures d’entraide

photo_1231516286490-1-1.jpg
à la station ukrainienne de Boyarka, le 4 janvier 2009 (Photo : Sergei Supinsky)

[09/01/2009 17:46:01] BRUXELLES (AFP) En attendant la reprise des livraisons de gaz russe vers l’Europe, les experts de l’UE ont passé en revue vendredi les risques de pénurie pour chaque pays et de possibles mesures d’aide pour les plus touchés, comme la Bulgarie.

La crise entre la Russie et l’Ukraine semble en voie de résolution: les observateurs européens “ont commencé à travailler” en Ukraine en vue de surveiller la reprise des flux de gaz russe, a annoncé vendredi la Commission européenne. Mais une reprise des livraisons en Europe sera seulement possible dans un délai de trois jours après la réouverture des vannes russes.

A Bruxelles, le “Groupe de coordination sur le gaz” –une instance regroupant des experts des 27 pays de l’UE ainsi que des représentants de l’industrie gazière– examinait vendredi si besoin est des actions de “solidarité” européennes pour venir à la rescousse des foyers sans chauffage. La réunion se poursuivait vers 17H00 GMT.

photo_1231522505984-1-1.jpg
Une vieille femme coupe du bois dans la banlieue de Sofia, le 9 Janvier 2009. (Photo : Dimitar Dilkoff)

Cette aide pourrait non seulement concerner des pays européens tels la Bulgarie, mais aussi les Balkans, candidats à l’entrée dans l’UE.

Avant même l’analyse des experts gaziers, plusieurs actions d’entraide ont commencé à voir le jour.

La situation des villes serbes plongées dans le froid se normalisait ainsi vendredi grâce à des livraisons de gaz de Hongrie et d’Allemagne.

La République tchèque s’est engagée à livrer du gaz à la Slovaquie, à hauteur de 15% de sa consommation quotidienne. La veille, la Pologne avait envoyé du gaz par camion en Slovaquie.

Chaque pays de l’UE devait faire vendredi un état des lieux sur sa stratégie nationale, après avoir écouté dans la matinée les explications techniques des compagnies gazières ukrainienne Naftogaz et russe Gazprom.

La veille, Russes et Ukrainiens avaient privilégié un chassé-croisé de rencontres bilatérales à Bruxelles.

Reste qu’il est grand temps que les livraisons reprennent, car l’Union européenne n’est pas réellement organisée pour compenser des coupures sévères de gaz. En outre, les dégâts économiques provoqués sont “certainement très importants”, juge Bruxelles.

Un quart de la consommation européenne de gaz dépend de la Russie, dont 80% transite par l’Ukraine et n’arrive plus du tout dans l’UE depuis que les robinets ont été fermés par Moscou mercredi.

photo_1231522883244-1-1.jpg
à Nuettermoor le 9 Janvier 2009. (Photo : David Hecker)

“Nous devons élaborer un mécanisme sur la façon de gérer les imprévus, jusqu’à ce que nous ayons de meilleures infrastructures dans l’UE”, a jugé le vice-Premier ministre tchèque Alexandr Vondra, dont le pays assure la présidence de l’UE.

Il n’existe en fait aucun “plan d’urgence” automatique de solidarité défini au niveau européen, a-t-il dit.

La législation européenne oblige les pays de l’UE à garantir sur leur propre territoire un approvisionnement énergétique aux ménages en cas de pénurie sévère.

Ils doivent d’abord réduire leur activité industrielle, recourir à leurs stocks nationaux ou basculer sur des sources de substitution. Si cela ne suffit pas, ils peuvent se tourner vers leurs partenaires européens réunis au sein du “groupe de coordination du gaz”.

Techniquement, les possibilités d’acheminer du gaz de l’Ouest vers l’Est de l’Europe sont toutefois limitées. L’UE peaufine un plan à long terme visant à renforcer les réseaux de transports énergétiques à l’intérieur de ses frontières.

La crise pourrait relancer l’idée d’une mutualisation européenne des réserves de gaz en cas de crise. Un sujet sensible touchant à la souveraineté énergétique que pourraient évoquer les ministres européens de l’Energie, au cours d’une réunion extraordinaire à Bruxelles.