USA : Obama ouvert à tout pour son plan de relance face à l’urgence du chômage

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ésident élu Barack Obama le 9 janvier 2009 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

[09/01/2009 18:57:12] WASHINGTON (AFP) Le président élu Barack Obama s’est dit ouvert vendredi à toutes les idées pour nourrir le plan de relance économique qu’il souhaite mettre en oeuvre le plus vite possible, alors que les Etats-Unis ont perdu plus d’un million d’emplois au cours des deux derniers mois.

“Nous avons reçu ce matin un rappel brutal quant à l’urgence de prendre des mesures”, a déclaré M. Obama en commentant lors d’une conférence de presse les chiffres du chômage publiés quelques heures plus tôt.

“A l’évidence, la situation est très grave. Elle se détériore et cela exige de prendre des mesures immédiates”, a-t-il martelé, à onze jours de son investiture le 20 janvier.

L’économie américaine a détruit plus d’un demi-million d’emplois pour le deuxième mois consécutif en décembre, faisant bondir le taux de chômage à 7,2%, son plus haut niveau depuis janvier 1993, selon le département du Travail. Sur l’ensemble de 2008, les Etats-Unis ont perdu 2,6 millions d’emplois, ce qui n’était pas arrivé depuis 1945.

M. Obama a plaidé pour son plan de relance de l’économie, actuellement en discussion au Congrès, qui pourrait avoisiner la somme phénoménale de 800 milliards de dollars.

“Nous avons fait de grands progrès au cours de ces consultations”, a affirmé le président élu, alors que certaines dispositions font grincer des dents, y compris dans la majorité démocrate de M. Obama où l’on conteste le projet de déduction fiscale de 3.000 dollars promis aux entreprises pour chaque embauche.

Côté républicain, des parlementaires s’inquiètent du gonflement du déficit budgétaire et de la création potentielle de centaines de milliers d’emplois publics.

Pour tenter de convaincre, M. Obama s’est dit prêt à accepter les contributions d’où qu’elles viennent.

“Nous accueillons volontiers les bonnes idées”, a-t-il assuré. “Je veux que (ce plan) fonctionne. Si des parlementaires ont des bonnes idées, s’ils peuvent me montrer un projet qui crée des emplois, qui ne nous empêche pas de maîtriser à terme notre déficit et qui est bon pour l’économie, je l’accepterai”, a-t-il promis.

M. Obama a annoncé jeudi une déduction fiscale de 1.000 dollars pour chaque famille gagnant moins de 200.000 dollars par an, soit 95% des Américains, dans l’espoir de dégripper rapidement l’économie. Au total, 40% du plan de relance doit prendre la forme de réductions d’impôts.

Quoi qu’il arrive, le président n’aura pas encore de projet de loi prêt à être promulgué sur son bureau le 20 janvier. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a promis vendredi de faire adopter le plan de relance avant la mi-février.

“Il n’y a plus de temps à perdre”, a indiqué Harry Reid, le chef de la majorité démocrate au Sénat. “Notre pays est en état d’urgence”.

Du côté de l’administration sortante, la porte-parole du président George W. Bush, Dana Perino, s’est voulue optimiste.

Le gouvernement Bush “a pris des mesures audacieuses et résolues pour aider l’économie, mais il faudra du temps pour qu’elles produisent leur plein effet”, a-t-elle dit, évoquant les mesures de sauvetage du système financier.

Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a cependant estimé qu’un retour à la croissance allait demander beaucoup d’efforts.

“La reprise va être difficile à obtenir”, a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision Bloomberg TV, tout en assurant que les actions entreprises par son ministère pour stabiliser le système financier portaient leurs fruits.