L’UE propose d’augmenter la production de gaz de quatre pays européens

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à la station ukrainienne de Boyarka, le 4 janvier 2009 (Photo : Sergei Supinsky)

[09/01/2009 19:30:53] BRUXELLES (AFP) En attendant la reprise des livraisons de gaz russe vers l’Europe, les experts de l’UE ont suggéré vendredi de porter à plein régime la production gazière de quatre pays et de ponctionner au maximum tous les stocks européens existants.

“L’ampleur de la crise gazière actuelle est sans précédent dans l’histoire européenne”, a estimé le Groupe de coordination sur le gaz, une instance regroupant des experts des 27 pays de l’UE ainsi que des représentants de l’industrie gazière, lors d’une réunion à Bruxelles.

La crise entre la Russie et l’Ukraine semble en voie de résolution: les observateurs européens ont commencé à travailler en Ukraine en vue de surveiller la reprise des flux de gaz russe. Mais une reprise des livraisons en Europe sera seulement possible dans un délai de trois jours après la réouverture des vannes russes.

Les experts ont donc dressé une liste de “mesures possibles” pour aider les pays les plus touchés. Elles seront discutées lundi au cours d’une réunion extraordinaire des ministres de l’Energie de l’UE.

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Une vieille femme coupe du bois dans la banlieue de Sofia, le 9 Janvier 2009. (Photo : Dimitar Dilkoff)

Cette aide doit notamment cibler des pays européens très affectés comme la Bulgarie et la Slovaquie, mais aussi ceux des Balkans, candidats à l’entrée dans l’UE.

La première mesure préconisée consisterait à “augmenter la production de la Norvège, de la Grande-Bretagne, de la Roumanie et de la Pologne pour compenser la perte de gaz russe, jusqu’à une capacité maximum des moyens de production et de transport”, a indiqué la Commission européenne.

Les Pays-Bas ont par exemple indiqué qu’ils pouvaient accroître leur production de 10% durant deux semaines.

Les experts gaziers européens proposent aussi d’augmenter “au maximum” le retrait des stocks de gaz, ce qui est déjà le cas dans la plupart des pays les plus affectés.

En revanche la manne du gaz naturel liquéfié (GNL) offre “une aide limitée” dans cette crise, la plupart des terminaux nécessaires à sa transformation en gaz n’étant pas reliés avec les pays les plus touchés.

Les experts constatent au passage que la plupart des pays touchés par la pénurie de gaz russe ont basculé vers des énergies de substitution, tandis que la consommation de l’industrie a été limitée en Bulgarie, en Slovaquie et en Hongrie.

Avant même l’analyse des experts gaziers, plusieurs actions d’entraide ont commencé à voir le jour.

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à Nuettermoor le 9 Janvier 2009. (Photo : David Hecker)

La situation des villes serbes plongées dans le froid se normalisait ainsi vendredi grâce à des livraisons de gaz de Hongrie et d’Allemagne. La République tchèque s’est engagée à livrer du gaz à la Slovaquie, à hauteur de 15% de sa consommation quotidienne.

Reste qu’il est grand temps que les livraisons reprennent, car l’Union européenne n’est pas réellement organisée pour compenser des coupures sévères de gaz.

Un quart de la consommation européenne de gaz dépend de la Russie, dont 80% transite par l’Ukraine et n’arrive plus du tout dans l’UE depuis que les robinets ont été fermés par Moscou mercredi.

“Cette crise démontre le besoin d’un plan d’urgence et d’une réponse européenne coordonnée” sur le gaz, ont conclu les experts.

La législation européenne oblige seulement les pays de l’UE à garantir sur leur propre territoire un approvisionnement énergétique aux ménages en cas de pénurie sévère, en réduisant leur activité industrielle, recourant à leurs stocks nationaux ou basculant sur des sources de substitution.

Sur le plus long terme, les experts ont souligné l’importance pour l’UE de remplir les objectifs qu’elle s’est fixés: améliorer les interconnections énergétiques à l’intérieur de ses frontières et diversifier ses sources d’approvisionnement, ce qui “est plus important que jamais”.