ésident russe Dmitri Medvedev (d) reçoit le PDG de Gazprom Alexeï Miller, le 9 janvier 2009 à Sotchi (Photo : Vladimir Rodionov) |
[10/01/2009 09:26:36] MOSCOU (AFP) Le président en exercice de l’UE, le Tchèque Mirek Topolanek, se voulait samedi prudemment optimiste sur une reprise des livraisons de gaz russe vers l’Europe, peu avant sa rencontre prévue avec le Premier ministre russe Vladimir Poutine.
La situation semblait pourtant n’avoir guère évolué samedi en milieu de journée par rapport à celle de la veille au soir, le géant russe Gazprom continuant d’accuser l’Ukraine de blocage dans les négociations sur le déploiement d’observateurs pour surveiller le transit du gaz par l’Ukraine.
La mise en place de cette mission composée d’experts internationaux est une condition essentielle à la reprise des livraisons de gaz vers l’Europe, totalement interrompues depuis mercredi.
“Le protocole sur la création d’une commission multipartite sur la surveillance via le territoire ukrainien n’est toujours pas signé”, a déploré le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, dans un communiqué.
“Cela signifie qu’apparemment, la décision ou l’absence de décision du président ukrainien (Viktor Iouchtchenko) empêche une nouvelle fois la livraison de notre gaz”, a-t-il déploré.
Mais le Premier ministre tchèque, arrivé de Kiev à Moscou dans la nuit de vendredi à samedi, s’est néanmoins voulu confiant.
à Kiev (Photo : Myshko Markiv) |
“La confiance en un accord a été encouragée vendredi, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko et le Premier ministre Ioulia Timochenko ayant agi en parfait accord” lors d’entretiens à Kiev avec M. Topolanek, a rapporté samedi matin à la presse le porte-parole de la présidence tchèque, Jiri Frantisek Potuznik.
M. Poutine s’est engagé lors d’une conversation téléphonique avec M. Topolanek à donner son accord à ce que des experts ukrainiens soient inclus dans les équipes d’observateurs qui seront chargés de surveiller le transit de gaz russe par l’Ukraine vers l’Europe, a expliqué le porte-parole tchèque.
“Si nous parvenons à un accord à ce sujet, nous aurons un cadre pour un accord politique” et il ne restera plus que des questions techniques à régler, a-t-il dit.
Vendredi déjà, les négociations entre les trois protagonistes du conflit du gaz –Russie, Ukraine, UE– avaient achoppé sur la question de la signature du protocole, bien que tous s’affirment d’accord sur son contenu.
La rencontre de M. Topolanek avec M. Poutine est prévue samedi aux alentours de 09h00 GMT dans la résidence du Premier ministre russe dans la banlieue de Moscou.
L’Europe est pressée de voir reprendre les livraisons de gaz russe via l’Ukraine car leur arrêt a déjà provoqué des dégâts économiques “très importants”, a insisté vendredi la Commission européenne. D’autant qu’un délai de trois jours sera nécessaire pour acheminer le gaz vers les pays clients, une fois le robinet rouvert.
En attendant, l’arrêt des livraisons de gaz russe continue d’affecter fortement plusieurs pays d’Europe centrale et balkanique ainsi que la France.
ètre de pression à la centrale de stockage de gaz de Bad Leuchstaedt (Allemagne), le 8 janvier 2009 (Photo : Jens Schlueter) |
En cette période d’hiver, la priorité reste les besoins des ménages, au prix dans plusieurs pays, de restrictions à la consommation industrielle. Différents mécanismes d’entraide en faveur de pays plus touchés, comme la Serbie et la Slovaquie, ont été mis en place.
L’UE importe 25% du gaz qu’elle consomme de Russie, dont 80% transite par l’Ukraine.
Même si M. Topolanek parvient samedi à arracher un accord pour la réouverture des vannes, la querelle Moscou-Kiev, qui représente le coeur du problème, ne s’en trouvera pas réglée pour autant.
Les deux parties se sont toujours pas parvenues à un accord sur les tarifs à appliquer en 2009, ni sur les arriérés de paiement que la Russie réclame à l’Ukraine, et aucun progrès en la matière n’est en vue, ont-elles indiqué vendredi.