La facture d’électricité high-tech des Français ne cesse de grimper

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Un ordinateur portable (Photo : Justin Sullivan)

[10/01/2009 11:49:37] PARIS (AFP) Téléviseurs, ordinateurs, box internet… peu “écolos”, les produits high-tech sont toujours plus gourmands en énergie, mais de nouvelles normes européennes et l’instauration d’étiquettes dans les magasins pour guider le consommateur pourraient changer la donne.

L’UE a adopté mi-décembre un règlement pour réduire la consommation des appareils électriques en mode veille: à partir de 2010, celle-ci devra être inférieure à 1 ou 2 watts, des seuils qui seront divisés par deux en 2013.

Actuellement, chaque foyer possède en moyenne 15 appareils (TV, hi-fi, DVD, imprimante, PC, radio-réveil…) dotés d’une fonction veille dont la puissance moyenne est de 4 watts, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Grâce à ces nouvelles normes, leur consommation devrait tomber à 90 kilowatts-heures par an, contre 350 kWh aujourd’hui, soit une économie annuelle de plus de 30 euros.

“Ce n’est pas une surprise pour nous, c’est anticipé, nous avons déjà des produits en catalogue performants, certains sont même très en deçà”, assure Eric Jourde, délégué général de la Fédération des industries électriques et électroniques (Fieec). Ainsi la plupart des téléviseurs respectent déjà les critères de Bruxelles.

“Mais d’autres familles d’appareils affichent une consommation absolument ahurissante, même quand ils sont éteints, ce qui est extrêmement pernicieux”, remarque Benjamin Douriez, journaliste à “60 millions de consommateurs”, le mensuel de l’Institut national de la consommation (INC).

De manière globale, “la consommation des postes audiovisuel et informatique a complètement explosé”, dépassant les plus voraces des appareils du foyer, à savoir les réfrigérateurs-congélateurs, souligne Alain Anglade, spécialiste du dossier à l’Ademe, qui pointe une évolution “inquiétante”.

Les consoles de jeux remportent sans doute la palme de la plus forte progression enregistrée, la PlayStation 3 (PS3) de Sony dégageant une puissance de 160 watts, contre seulement 5 W pour la première PS (sortie en 1994) et 20 W pour la PS2 (2000).

Autres produits très “énergivores”, les écrans plasma, les décodeurs TNT première génération ou les “box” ADSL, qui fonctionnent 24 heures sur 24.

En moyenne, la facture high-tech d’un foyer français, estimée à 300 euros environ par l’Ademe en 2007, a plus que quadruplé en dix ans.

Course aux performances, tailles d’écran en constante augmentation, multiplication des petits équipements mobiles (téléphones, baladeurs…): autant d’éléments qui réduisent à néant les efforts des fabricants en matière d’écoconception. “C’est une activité complètement schizophrène”, résume M. Anglade.

Pour encourager les clients à acheter des produits moins polluants, le gouvernement, qui vient de lancer un groupe de travail sur les nouvelles technologies “vertes”, réfléchit, selon une source proche du dossier, à l’instauration d’une “étiquette énergie” sur les téléviseurs, sur le modèle des frigos et lave-linge.

Ce dispositif “ne coûte pas grand-chose et a un effet réel de pression sur les constructeurs”, estime M. Douriez.

D’autant plus que dans un contexte économique morose, la consommation électrique peut devenir un réel argument de vente auprès de clients désireux de faire des économies d’énergie.

L’extension du bonus-malus écologique, mis en place sur les automobiles début 2008 dans la foulée du Grenelle de l’environnement, a également été envisagée l’été dernier, mais le projet aurait capoté face à l’opposition des industriels.