Crise du gaz : les observateurs se déploient, l’Europe attend ses livraisons

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ésident de l’UE Mirek Topolanek et le Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko, le 11 janvier 2009 à Kiev (Photo : Sergei Chuzavkov)

[11/01/2009 13:19:16] MOSCOU (AFP) La réouverture des vannes de gaz russe aux Européens se profilait dimanche grâce à l’accord arraché dans la nuit par la présidence tchèque de l’Union européenne auprès de Moscou et Kiev pour le déploiement d’observateurs chargés de surveiller le transit gazier.

Au bout de trois jours d’intenses et difficiles tractations diplomatiques, d’abord à Bruxelles, puis à Kiev et à Moscou, le président en exercice de l’UE, le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, a enfin réussi à convaincre les dirigeants russes et ukrainiens de signer un accord à ce sujet.

“Cela devrait enfin permettre la reprise des livraisons de gaz russe à l’UE”, a souligné le président de la Commission Jose Manuel Barroso dans un communiqué dimanche, insistant sur l’urgence de “voir ce gaz circuler immédiatement vers l’UE”.

Mais le géant gazier Gazprom a indiqué ne pas avoir reçu de copie de cet accord pour l’instant.

“Gazprom n’a pas encore reçu de version, même faxée, du document signé dans la nuit à Kiev”, a indiqué la société russe, qui n’a pas précisé quand elle comptait reprendre ses livraisons gazières.

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ï Miller, le 10 janvier 2009 à Novo Ogarevo, près de Moscou (Photo : Yuri Kadobnov)

Les équipes d’observateurs européens, russes et ukrainiens étaient en route dimanche vers les stations de contrôle du gaz où elles auront pour tâche de s’assurer qu’aucun volume n’est subtilisé pendant le transit. La Russie avait justifié la coupure totale de ses exportations via l’Ukraine mercredi par les “vols” dont Kiev se serait rendue coupable.

Le protocole, signé par la Russie, l’Ukraine et l’UE, prévoit la création d’un “groupe d’experts comprenant 25 experts de chaque côté. Ce groupe doit effectuer le contrôle sur le principe de parité, tant sur le territoire ukrainien que russe”, a indiqué la présidence ukrainienne.

“L’information sur les résultats du contrôle du transit sera transmise en temps réel aux structures compétentes à Kiev, Bruxelles et Moscou”, précise-t-elle.

“Les livraisons de gaz peuvent reprendre dimanche si tout le monde travaille à 100%”, s’était réjoui dans la nuit de samedi à dimanche le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Martin Riman.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait pour sa part promis samedi que le gaz serait rouvert “dès que le mécanisme de contrôle entrera en vigueur”. Mais pour le moment, aucun responsable russe n’a publiquement évoqué la date de dimanche.

Une fois les vannes rouvertes, le gaz russe devrait mettre environ trois jours à parvenir jusqu’aux clients européens, ont averti les dirigeants de l’UE.

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à la centrale de stockage de gaz de Nüttemoor (Allemagne), le 9 janvier 2009 (Photo : David Hecker)

Plusieurs pays d’Europe centrale et balkanique, dépourvus de réserves, ont dû faire face cette semaine à de graves difficultés pour fournir de l’énergie aux habitants et à l’industrie, alors que sévissait justement une vague de froid sur le continent.

Des centaines de milliers de personnes se sont retrouvées sans chauffage et des mécanismes d’urgence ont dû être mis en place, certains pays acceptant de vendre du gaz à leurs voisins.

Si l’Europe peut désormais espérer un retour rapide à une situation normale, pour Moscou et Kiev le fond du problème reste entier: les deux gouvernements continuent de se déchirer sur la question du tarif pour le gaz à payer en 2009 par l’Ukraine et sur le montant des arriérés de paiement de cette dernière.

Les négociations entre Moscou et Kiev à ce sujet n’ont “abouti à rien en trois jours de négociations”, a déploré samedi le président de la société nationale ukrainienne d’hydrocarbures Naftogaz, Oleg Doubina, de retour de Russie où il avait rencontré des responsables du géant russe Gazprom.