ésident de la Commission Européenne, José Manuel Barroso (d) et le PDG de Gazprom, Alexei Miller (g), le 8 janvier 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget) |
[11/01/2009 17:30:32] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a haussé le ton dimanche en contredisant l’argument avancé par le géant russe Gazprom pour retarder encore la reprise des livraisons de gaz à l’Europe via l’Ukraine, après les accords signés ce week-end par l’UE tant avec Moscou que Kiev.
“Les parties qui ont signé hier les termes de référence” sur les modalités de déploiement de la “mission de surveillance (du transit gazier entre la Russie et l’Ukraine) ont toutes reçu des copies signées de l’accord”, a indiqué la Commission dans un communiqué.
En conséquence, “la Commission estime que toutes les conditions fixées par les deux parties (russe et ukrainienne) ont été remplies et qu’il n’y a aucune raison de retarder plus avant la reprise des fournitures de gaz”, souligne son communiqué.
Auparavant, le géant russe Gazprom avait indiqué ne pas avoir reçu la version de l’accord signé par Kiev créant ce mécanisme de surveillance, indiquant en conséquence que le début de la mission des observateurs chargés de contrôler le transit du gaz était retardé.
“Nous n’avons pas reçu par les canaux officiels l’accord de surveillance (du transit gazier) signé par toutes les parties, ce qui retarde notre travail”, a déclaré le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, à la chaîne de télévision russe NTV.
Du coup, Moscou n’a toujours pas donné l’ordre de rouvrir les vannes, alors que l’Europe est totalement privée de livraisons de gaz russe via l’Ukraine depuis plusieurs jours. Une situation qui cause de grosses difficultés à des pays très dépendants des approvisionnements russes comme la Bulgarie ou la Slovaquie, ainsi que les pays des Balkans.
L’exécutif européen conteste les arguments avancés par Gazprom pour retarder le déblocage de la situation. “Nous avons transmis les documents aux autorités russes, il n’y a plus aucune excuse”, a souligné une source européenne.
éens entourent un membre de la Commission Européenne (au micro), le 9 janvier 2009 à Kiev (Photo : Genia Savilov) |
Dans son communiqué, l’exécutif européen souligne que les observateurs européens, chargés de contrôler que la Russie envoie bien le gaz en Ukraine et que l’Ukraine le fait ensuite correctement transiter vers les clients européens, ont déjà commencé leur travail.
Ils sont censés servir de médiateurs entre Moscou, qui accuse l’Ukraine de lui siphonner son gaz au passage, et Kiev qui réfute ces accusations et affirme que la Russie est seule responsable. Le gaz russe représente un quart du gaz consommé par l’UE et 80% transite par l’Ukraine.
Dans un communiqué séparé, la présidence tchèque de l’UE, qui a négocié ce week-end les accords avec la Russie et l’Ukraine sur le déploiement des observateurs, a également estimé que “les conditions pour une reprise immédiate des livraisons de gaz russe à l’UE sont en place”.