Poutine : l’arrêt des livraisons a fait perdre 800 M USD à Gazprom

photo_1231696482107-1-1.jpg
à novo-Ogaryovo (Photo : Yuri Kadobnov)

[11/01/2009 17:59:23] MOSCOU (AFP) L’arrêt des livraisons de gaz russe via l’Ukraine à l’Europe a causé une perte d’environ 800 millions de dollars au géant gazier russe Gazprom, a déclaré dimanche le Premier ministre, Vladimir Poutine, alors que la perspective d’une résolution rapide de la crise gazière semble s’éloigner.

“Au cours de ces derniers jours d’arrêt des livraisons via l’Ukraine, Gazprom a subi des pertes d’environ 800 millions de dollars. Gazprom a dû stopper le travail de plus de 100 puits, même s’il n’y a pas de danger de séquelles sur le plan technologique”, a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne de télévision allemande ARD, ont rapporté les agences russes.

En outre, “cela nuit à son image, comme vous le savez”, a-t-il ajouté.

“Gazprom ne subit ces pertes que parce qu’il ne peut pas livrer sa production à ses partenaires”, a-t-il ajouté.

Revenant sur la crise gazière, qui semblait dimanche matin en voie de résolution mais semble à nouveau figée, M. Poutine a appelé l’Europe à faire pression sur l’Ukraine.

“Il faut que l’Europe donne un signal clair et compréhensible: pas pour dire à la Russie qu’elle doit vendre sa marchandise à bon marché, mais à l’Ukraine, pour qu’elle se comporte de façon normale et civilisée”, selon lui.

photo_1231696708496-1-1.jpg
ège de Gazprom à Moscou, le 7 janvier 2009 (Photo : Yuri Kadobnov)

“En l’absence de signaux clairs de marché sur le prix des hydrocarbures, ces économies (de l’espace ex-soviétique, NDLR) ne vont jamais aspirer aux économies d’énergie”, a-t-il insisté.

“L’Ukraine a signé la Charte de l’Energie, elle veut passer pour un Etat européen civilisé, elle ne doit pas couper le transit (du gaz) vers les Etats européens, malgré sa vive envie de recevoir du gaz à un prix inférieur à ceux en vigueur dans le monde”, a-t-il dit.

Il a une nouvelle fois insisté sur la nécessité de diversifier les voies d’approvisionnement vers l’Europe.

Le Premier ministre a par ailleurs souligné que la Russie n’excluait pas de participer au processus de privatisation du système ukrainien de gazoducs, avec l’accord de Kiev.

“Nous pouvons prendre part à la privatisation, si l’Ukraine en prend la décision. Notre proposition (il y a quelques années) consistait à louer à long terme le système de transit de gaz ; l’Etat ukrainien doit garder la propriété du système lui-même”, a-t-il indiqué.