êt de production dans une usine PSA Peugeot Citroen à Montbelliard, le 10 decembre 2008 (Photo : Sebastien Bozon) |
[11/01/2009 18:54:48] PARIS (AFP) Nouvelles aides pour l’automobile, nouveaux prêts pour les banques, éventuelles garanties pour les entreprises..: tout en écartant pour l’instant un second plan de relance réclamé par la gauche, le gouvernement planche sur des mesures complémentaires pour répondre à la crise.
En plein marasme, la filière automobile est notamment auscultée de près. Des “états généraux”, qui réuniront l’ensemble des acteurs du secteur, ont ainsi été programmés par le gouvernement le 20 janvier.
Le secteur a déjà bénéficié d’aides à effet temporaire comme la “prime à la casse”, dans le cadre du plan de relance de l’économie (26 milliards d’euros) annoncé début décembre et décrié par l’opposition qui déplore l’absence de mesures en faveur du pouvoir d’achat.
Ont aussi été décidés un prêt à taux réduit d’un milliard d’euros pour les établissements financiers, filiales des constructeurs français qui financent les achats de voitures à crédit ou les investissements des groupes, et la constitution d’un fonds de soutien à la sous-traitance doté de 300 millions d’euros.
Insuffisant, selon Renault, qui a souhaité vendredi une “aide” de l’Etat pour l’obtention de financements auprès des banques ou d’autres institutions. “Aujourd’hui, ce qui manque le plus cruellement, c’est la disponibilité de crédit pour les entreprises, pas que pour Renault, pour fonctionner normalement”, a plaidé Patrick Blain, son directeur commercial.
“On réfléchit à des mesures pour aider le financement des entreprises automobiles”, assure-t-on à Bercy, en se disant “pragmatique” et à l’affût de “tout ce qui se passe”.
Mais “la priorité pour le moment, c’est une deuxième tranche de prêts pour les banques”, ajoute-t-on dans l’entourage de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.
ère de l’Economie et des finances à Paris (Photo : Jack Guez) |
Pour relancer la machine du crédit, grippée par la crise financière, l’Etat va en effet consentir aux banques un nouveau prêt de 10,5 milliards d’euros, après une première tranche du même montant accordé en décembre.
“On leur prêtera des fonds propres pour qu’elles puissent prêter davantage”, a indiqué Nicolas Sarkozy.
Cet apport de fonds fait partie d’un vaste plan de 360 milliards d’euros, décidé en octobre pour aider les banques à traverser la crise. En échange, celles-ci se sont engagées à augmenter le montant de leurs crédits aux ménages et aux entreprises de 3 à 4% d’ici la fin de l’année.
Jeudi, le chef de l’Etat a aussi jugé “excellente” l’idée allemande d’accorder des “facilités de crédit pour les entreprises”.
“On y réfléchissait. On va accélérer notre réflexion et on va faire comme l’Allemagne”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse avec la chancelière Angela Merkel.
A Bercy, on souligne toutefois qu'”il y a une grande différence entre la France et l’Allemagne, notre plan de soutien au secteur financier fonctionnant, semble-t-il, mieux que le leur”.
“Par ailleurs, à la différence de l’Allemagne, on a introduit un système de garantie pour l’assurance-crédit”, rappelle-t-on dans l’entourage de Mme Lagarde.
Fin novembre, l’Etat avait en effet annoncé qu’il apporterait sa garantie aux créances des entreprises que les assureurs ne voulaient plus prendre en charge par crainte des faillites ou des impayés.
Parmi les autres pistes envisagées, on évoque à Bercy l’idée d’étendre aux entreprises de taille intermédiaires les garanties de la banque publique d’aide aux petites et moyennes entreprises (PME) Oséo.
“Rien n’est décidé”, assure-t-on dans l’entourage de Mme Lagarde, où l’on affirme seulement que “tout sera fait pour éviter le +credit crunch+”, l’assèchement du crédit.