Crise : l’Allemagne met la dernière touche à son deuxième plan de relance

[12/01/2009 12:10:11] BERLIN (AFP)

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ère Angela Merkel et son ministre de l’Economie Michael Glos, le 9 janvier 2009 à Berlin (Photo : Clemens Bilan)

Alors que les mauvaises nouvelles économiques s’accumulent sur l’Allemagne en ce début d’année électorale, les conservateurs de la chancelière Angela Merkel et les sociaux-démocrates mettent la dernière touche à un nouveau plan de relance.

Les partis de la “grande coalition” au pouvoir depuis 2005 se retrouvent lundi pour adopter de nouvelles mesures pour tenter de relancer la première économie de la zone euro, en grande difficulté.

La chef du gouvernement, qui briguera en septembre un deuxième mandat, a assuré ce week-end que la réunion de lundi aboutirait à des résultats concrets malgré des frictions persistantes avec le Parti social-démocrate (SPD) sur la nature des mesures à adopter.

L’arrière plan éminemment politique de ces discussions va se traduire par une première devant les députés du Bundestag mercredi: une déclaration gouvernementale de la chancelière Merkel pour présenter ce plan… et un deuxième discours du vice-chancelier Frank-Walter Steinmeier, qui veut lui ravir la chancellerie, sur le temps de parole du SPD.

Longtemps accusée de tergiverser, Angela Merkel se montre désormais déterminée à agir. “Nous devons vaincre cette récession économique mondiale par de grands efforts nationaux et internationaux et limiter les conséquences (de cette crise) pour notre pays et nos actifs”, a souligné la chancelière dans un entretien au journal dominical “Bild am Sonntag”.

“Nous voulons donner aux gens davantage de marge de manoeuvre financière”, a-t-elle ajouté.

Le volume global de ce deuxième plan de relance, après celui adopté en novembre, est déjà connu: il sera d’environ 50 milliards d’euros et il comprendra notamment de nouveaux investissements dans les infrastructures et l’éducation et des mesures pour faciliter les embauches temporaires.

Les conservateurs veulent également mettre en place un fonds de garantie de 100 milliards d’euros pour aider les entreprises en mal de financement. “Nous allons mettre en place (…) un tel fonds, afin de pouvoir soutenir, si besoin est, des entreprises saines grâce à des garanties”, a expliqué Angela Merkel.

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é géante pour un constructeur automobile allemand, le 11 décembre 2008 à Munich (Photo : Oliver Lang)

Parmi les mesures qui devraient également être adoptées figurent des aides au secteur automobile, l’un des fleurons de l’économie allemande et qui souffre terriblement de la crise actuelle. Une “prime à la casse” pour encourager l’achat de voitures neuves pourrait être décidée.

Mais alors que la CDU et son alliée bavaroise CSU prônent des baisses d’impôt, de l’ordre de 7,5 milliards d’euros, les sociaux-démocrates s’y montrent fort réticents.

Le SPD souhaite plutôt accroître la pression fiscale sur les plus hauts revenus. “Je suis convaincu que cette mesure est nécessaire et justifiée”, a souligné M. Steinmeier.

“Les dettes que nous accumulons actuellement devront être remboursées par tous, en particulier par les jeunes”, a-t-il indiqué dans la presse régionale. “C’est pourquoi je pense qu’il faut demander aux plus forts d’en porter davantage le poids”.

Les deux partenaires n’ont d’autre choix que de s’entendre alors que la première économie européenne pourrait connaître cette année sa pire récession depuis la Guerre, pouvant aller jusqu’à -3%, selon le ministère de l’Economie.

Le ministre des Finances Peer Steinbrück va également devoir présenter fin janvier un collectif budgétaire de quelque 20 milliards d’euros, à en croire le magazine der Spiegel.

La pression sur le gouvernement est d’autant plus grande que la crise économique se traduit à présent sur le marché de l’emploi, alors qu’il avait plutôt bien résisté jusque là. En décembre, le nombre de chômeurs a dépassé le seuil des trois millions.

Et le président de l’Agence pour l’emploi, Frank-Jürgen Weise, n’exclut pas que le nombre de chômeurs grimpe à 4 millions.