à Dongguan. (Photo : Str) |
[13/01/2009 08:02:36] PEKIN (AFP) La Chine a de nouveau vu décliner en décembre ses exportations en raison de l’impact de la crise économique sur les marchés extérieurs de la quatrième économie mondiale, soulevant de nouveau des inquiétudes pour l’emploi.
Les exportations de la Chine, un des piliers traditionnels de son économie, ont poursuivi leur baisse en décembre, pour le deuxième mois consécutif: -2,8% sur un an, à 111,2 milliards de dollars (83 milliards d’euros), selon les chiffres des Douanes dévoilés mardi. Selon les économistes, il s’agit de la plus forte diminution depuis dix ans.
Les exportations de la quatrième économie mondiale avaient connu leur première baisse depuis sept ans en novembre.
Les importations ont connu, sur la même période, une contraction encore plus forte avec -21,3% en décembre sur un an, due en partie à la chute du prix des matières premières.
Résultat, le géant asiatique a enregistré en décembre un nouvel excédent commercial mensuel record, de 39 milliards de dollars.
Pour l’ensemble de 2008, les exportations se sont accrues de 17,2%, contre +25,7% pour 2007.
La crise qui frappe les économies occidentales, débouché traditionnel des produits chinois, frappe de plein fouet des régions traditionnellement exportatrices, comme le Guangdong (sud) et l’est industrialisé.
“Des millions et des millions d’ouvriers dans le secteur manufacturier perdent leurs emplois. C’est un défi important”, souligne Chen Xingdong, chef économiste pour BNP Paribas à Pékin.
Les experts soulignent que le secteur manufacturier chinois représente 70% du Produit intérieur brut du pays, mais que seulement la moitié de sa production est consommée en Chine même, le reste étant exporté.
à Hong Kong le 15 septembre 2008. (Photo : Mike Clarke) |
De plus, souligne Xu Jian, économiste à China International Capital Corporation, “une grande part des importations chinoises est utilisée pour les exportations”.
“Le déclin des exportations a certainement abouti à la chute des importations pour le secteur manufacturier”, dit-il.
L’écoulement des biens et produits stockés en ces temps de crise est également un “autre facteur contribuant à la chute des importations”, ajoute l’économiste.
L’économie chinoise est en phase de ralentissement depuis la mi-2008 et a connu sa plus faible croissance trimestrielle sur la période juin-septembre, de 9% sur un an.
La Banque mondiale a averti que l’économie chinoise devrait connaître une croissance de 7,5% en 2009, son plus bas niveau depuis 1990.
Pour Sherman Chan, économiste pour Moddy’s Economy.com basée à Sydney, “la baisse à deux chiffres des importations sur les deux derniers mois de 2008 est sûrement une indication claire que la production industrielle et les exportations s’affaibliront significativement pour les premiers mois de 2009” avant que les premiers effets du plan de relance ne se fassent sentir.
“La situation réelle est probablement plus grave que ce qu’indiquent les statistiques, c’est ce que je vois sur le terrain”, affirme Andy Xie, économiste indépendant basé à Shanghai.
Inquiet des conséquences sur l’emploi et sur la stabilité sociale, le gouvernement a annoncé un plan de relance budgétaire de 4.000 milliards de yuans (455 milliards d’euros) jusqu’à la fin 2010, dont une partie doit être apportée par le gouvernement central.
Lors d’une visite le week-end dernier dans le Jiangsu, une province industrielle de l’est du pays, le Premier ministre Wen Jiabao a affirmé que le gouvernement préparait de nouvelles mesures qui seront présentées à la session plénière de l’Assemblée nationale populaire à partir du 5 mars.
“Notre but est d’être le premier pays à se remettre de la crise financière. Nous devons avoir la foi et la détermination”, a déclaré M. Wen.