à Détroit (Photo : Stan Honda) |
[13/01/2009 13:30:59] DETROIT (AFP) Si vous avez 750.000 euros à dépenser pour une voiture, vous pourriez être un des “happy few” qui auront le droit d’acheter un des 75 exemplaires de la Mercedes SLR “Stirling Moss”: en plein marasme automobile, le luxe se porte bien, surtout quand il est effréné.
Cette voiture, en vente en juin 2009, sera réservée aux détenteurs d’une Mercedes SLR –qui coûte plus de 400.000 euros–, et à eux seuls, précise le sourire en coin un responsable du stand Mercedes au Salon automobile de Detroit (Michigan, nord) qui s’est ouvert dimanche. Les gagnants de la dernière loterie en date devront s’abstenir.
Dans un marché en chute dramatique aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde, les marques haut-de-gamme comme Bentley, Maserati, Lamborghini, Jaguar, Maybach, Rolls Royce, affichent des résultats à faire pâlir d’envie les constructeurs “de masse”: +8%, +11%, voire +50% dans certaines régions comme l’Europe de l’Est.
ée le 12 janvier 2009 à Détroit (Photo : Bryan Mitchell) |
Jaguar, qui appartient désormais à l’Indien Tata, a vendu 65.000 voitures à des prix allant de 40.000 à 80.000 euros, soit une hausse de 8% des ventes, selon CJ O’Donnell, responsable marketing mondial. “Bien sûr tout le monde sent la crise, mais nous n’avons pas besoin de vendre des millions d’unités”, souligne-t-il. La Grande-Bretagne reste le premier marché de Jaguar, mais les Etats-Unis arrivent juste après.
Dimanche à Detroit, le directeur général de Jaguar Mike O’Driscoll a présenté à la presse, à grands renforts d’effets sonores et visuels, la nouvelle XF, qui peut atteindre “362 kilomètres/heure”, qui “plait beaucoup aux femmes”. Il se dit “plutôt optimiste pour l’avenir”.
Il s’agit d’un marché de niche, et pour les constructeurs les plus exclusifs, le nombre de voitures produites ne dépasse pas quelques centaines.
“Nous avons vendu 2.430 Lamborghini en 2008, une hausse de 6%, et nous avons 50 concessionnaires de plus qu’en 2007”, annonce le PDG de l’entreprise Stefan Winkelmann à l’issue d’un défilé, où de splendides créatures ont présenté une collection sportswear entre trois modèles de la “Gallardo LP 560”, aux tonalités bleu cobalt et blanc mats, “très tendance”.
“Lamborghini est synonyme de style, et de style de vie”, ajoute-t-il en précisant: “nous répondons de plus en plus souvent à des commandes individuelles, nous personnalisons le véhicule”.
é Lamborghini Murcielago LP 640 au Salon de Détroit en janvier 2009 (Photo : Bryan Mitchell) |
Ces voitures “coûtent environ 200.000 euros”, confie à l’AFP Enrico Maffeo, responsable des ventes chez le constructeur italien de Sant’Agata Bolognese. “Le marché américain était le premier avec 950 voitures en 2007, il a légèrement baissé à 750 alors que les ventes européennes sont passées de 950 à 1.000 voitures”, précise-t-il.
Qui roule en Lamborghini aux Etats-Unis ? Des acteurs à Los Angeles, des rappeurs, certains avocats de renom, essentiellement à New York, en Californie et en Floride. “Autrement nous vendons surtout en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Suisse, en Russie les routes et le climat sont difficiles mais nous en avons vendu une quinzaine”, dit-il.
“Nous ne pouvons pas dire que la crise mondiale ne nous affecte pas”, reconnaît Stefan Winkelmann. “Mais nous ne changeons pas de stratégie, et nous continuons à sortir un nouveau modèle chaque année”, dit-il.
Même si elle garde une empreinte très italienne, dans le design comme dans le marketing, Lamborghini fait désormais partie du groupe Audi-Volkswagen. “Les synergies sont aujourd’hui indispensables entre groupes, et c’est cela que les Américains n’ont pas su faire”, souligne Enrico Maffeo.