Le 4ème opérateur mobile, peut-être un coup de pouce aux opérateurs virtuels

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éléphone portable (Photo : Fred Dufour)

[13/01/2009 17:52:31] PARIS (AFP) La probable arrivée en France d’un quatrième opérateur mobile crée un nouveau concurrent pour les opérateurs virtuels, qui se partagent péniblement 5% du marché, mais leur offre aussi la possibilité de négocier avec lui de meilleures conditions commerciales.

Le gouvernement a annoncé lundi qu’une partie de la quatrième licence mobile serait attribuée à un nouvel opérateur avant l’été, une opportunité pour le fournisseur d’accès internet Free (Iliad), candidat malheureux en 2007.

Il serait un concurrent de plus pour les 15 opérateurs mobiles virtuels (MVNO), apparus en 2004, qui ne rassemblaient fin septembre que 2,7 millions de clients, soit 4,9% du marché (contre 25% en Allemagne, 15% au Royaume-Uni et aux Pays-Bas).

Ces opérateurs, qui ne possèdent pas de réseau, achètent des minutes en gros à SFR, Orange et Bouygues Telecom, pour les revendre ensuite sous leur propre marque.

Mais l’arrivée d’un quatrième opérateur semble plutôt saluée par les MVNO interrogés: “nous souhaitons la bienvenue à toute les initiatives qui encouragent la compétition sur le marché français”, déclare Gaël de Talhouët, directeur marketing de Simyo, filiale du néerlandais KPN, qui vient de se lancer sur le réseau de Bouygues Telecom.

“Nous sommes encore à un stade où on ne peut pas dire que la compétition soit très intense”, a-t-il regretté.

“Pour la concurrence sur le marché, avoir quatre acteurs au lieu de trois, a priori sur le long terme c’est une bonne décision”, juge Grégory Gosset, directeur général de Tele2 Mobile, MVNO utilisant le réseau d’Orange. “Cela va stimuler la concurrence au profit du consommateur final, il y aura une baisse des prix inéluctable, mais ça ne sera vrai que d’ici deux ans et demi à trois ans”.

“Si d’aventure, nous étions le quatrième opérateur, nous serions très heureux d’accueillir (les MVNO) dans des conditions plus favorables que le font les opérateurs mobiles aujourd’hui”, assure le directeur général de Free, Maxime Lombardini.

Fin juillet, le Conseil de la concurrence notait que “du fait de la faible rivalité concurrentielle entre opérateurs de réseau, les MVNO, pour la plupart, n’ont obtenu que des conditions d’hébergement peu favorables au développement de leur activité”.

La France est le seul pays européen à n’avoir que trois opérateurs.

Selon le Conseil, l’arrivée d’un quatrième acteur, “loin d’être défavorable aux MVNO, (…) peut, au contraire, créer une dynamique positive, à condition qu’elle s’accompagne d’un +déverrouillage+ des conditions techniques, tarifaires et contractuelles faites aux opérateurs virtuels”.

Les clauses d’exclusivité, d’une durée allant parfois jusqu’à 10 ans, pourraient restreindre la liberté de manoeuvre des MVNO.

Le Conseil préconise de “déverrouiller (ces) contraintes contractuelles”, notamment par un allègement significatif de la durée de ces clauses. Le gouvernement a saisi l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) sur le sujet.

“Demain, si nos conditions contractuelles étaient améliorées, nous serions prêts à être 50% moins chers que les opérateurs de réseau” contre 30% actuellement, promet le directeur général de Tele2 Mobile.

Sur cette question, “un appel à candidatures (pour la quatrième licence) suffisamment explicite sur les conditions d’accueil des MVNO pourrait être un levier pour accélérer les choses”, même chez les trois opérateurs actuels, espère-t-il.