Etats-Unis : la Réserve fédérale estime disposer encore d'”outils puissants” face à la crise

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ésident de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, le 13 janvier 2009 à Londres (Photo : Leon Neal)

[13/01/2009 18:05:01] LONDRES AFP) (AFP) Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a assuré mardi que son institution conservait des “outils puissants” contre la crise bien qu’elle ne puisse plus compter sur l’arme des taux, depuis que ceux-ci ont été ramenés pratiquement à zéro.

“Je crois que la Fed dispose encore d’outils puissants pour combattre la crise financière et le ralentissement économique”, a déclaré M. Bernanke, qui s’exprimait à la London School of Economics de Londres.

Parmi ces outils, M. Bernanke a mentionné le fait que la Fed puisse “influencer les taux d’intérêts à long terme en informant le public sur le cours futur de sa politique monétaire”. Une autre possibilité mentionnée par le patron de la Fed est l’accroissement du recours à l’emprunt par le Trésor, pour que celui-ci puisse financer les mesures de soutien à l’économie de la Fed.

M. Bernanke a aussi estimé qu’un plan de relance budgétaire, comme celui que prépare le président élu américain Barack Obama, ne suffirait pas à assurer un retour à la croissance durable aux Etats-Unis s’il n’est pas accompagné de mesures de stabilisation des marchés prolongeant celles déjà engagées.

Il a aussi plaidé pour que les gouvernements de la planète s’entendent face à la crise, jugeant la coopération internationale “essentielle” pour “assurer les bases d’une reprise saine et durable”, qui, selon lui, pourrait arriver à la fin de l’année.

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ésident de la Réserve fédérale américaine Donald Kohn, le 4 mars 2008 à Washington (Photo : Alex Wong)

Face à la crise, la Réserve fédérale s’est engagée dans une politique d’accroissement des liquidités extrême, prêtant aux banques et aux intermédiaires financiers à tout-va, ou rachetant des titres à plus ou moins long terme pour détendre les taux des marchés financiers. Ces mesures ont contribué à plus que doubler la taille de son bilan en l’espace de trois mois.

La Fed a par ailleurs abaissé en décembre son taux directeur à un niveau jamais vu, en l’autorisant à fluctuer entre 0 et 0,25%.

M. Bernanke a promis que la Fed continuerait ses “actions extraordinaires” et a refusé de fixer une limite quantitative aux actions de la banque centrale.

Sans mentionner explicitement le plan de relance de quelque 800 milliards de dollars préparé par M. Obama, M. Bernanke a jugé que “la politique budgétaire peut stimuler l’activité économique, mais (qu’)une reprise durable nécessitera également un plan complet pour stabiliser le système financier et permettre le retour à un flux normal du crédit”.

Le Congrès américain a voté en octobre un plan de stabilisation du système financier doté de 700 milliards de dollars laissés à la discrétion du Trésor et dont plus de la moitié a déjà été allouée par le gouvernement sortant.

Très critique de la façon dont celui-ci a utilisé ces fonds, M. Obama, a demandé lundi au Congrès de libérer la deuxième tranche de 350 milliards de dollars de ce plan mais est resté flou sur ses intentions.

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écembre 2008 (Photo : Spencer Platt)

Pour M. Bernanke, en plus des actions prises par le Trésor pour recapitaliser les banques, “de nouvelles injections de capital et de nouvelles garanties pourraient devenir nécessaires pour assurer la stabilité des marchés du crédit et leur retour à la normale”.

M. Bernanke a laissé entendre qu’il faudrait bien un jour ou l’autre s’attaquer au problème des actifs invendables accumulés par les banques pendant la dernière bulle immobilière, en dépit de l’échec de deux initiatives en ce sens du Trésor.

“L’achat de ces actifs à problèmes par des fonds publics est une possibilité”, a-t-il noté évoquant aussi la possibilité d’un fonds de garantie par lequel le gouvernement accepterait de couvrir une partie des pertes, ou la création de structures de défaisance (“bad banks”), “qui achèteraient les actifs [en question] aux institutions financières”.

Jugeant que ces actifs invendables sont un “obstacle persistant à l’investissement privé dans les institutions financières”, le vice-président de la Fed, Donald Kohn, devait développer des arguments similaires mardi après-midi devant le Congrès à Washington, selon le texte de son allocution distribué à l’avance.