éricain Peter Orszag, le 6 janvier 2009 à Washington (Photo : Mandel Ngan) |
[13/01/2009 20:46:47] WASHINGTON (AFP) Le déficit budgétaire des Etats-Unis pour le premier trimestre de l’exercice 2008-2009 (octobre-décembre) a atteint 485,2 milliards de dollars, dépassant le déficit total, pourtant déjà record, de l’ensemble de l’année précédente, selon les chiffres du Trésor publiés mardi.
Le président élu Barack Obama, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, hérite donc d’une situation budgétaire particulièrement mauvaise, mais il a signalé son intention de laisser filer le déficit à court terme pour relancer l’économie.
Le déficit de décembre a atteint 83,6 milliards de dollars alors que le même mois de 2007 avait fait apparaître un excédent de 48,2 milliards de dollars et que les analystes attendaient un surplus de 33,0 milliards de dollars.
Selon le Trésor, le mois de décembre est habituellement plus un mois de déficits que d’excédents.
Le déficit cumulé des trois premiers mois de l’année budgétaire 2008-2009 dépasse désormais le déficit record de 454,8 milliards de dollars enregistré pour l’ensemble de l’exercice précédent.
Les recettes fiscales cumulées du premier trimestre ont baissé de 10% en glissement annuel pour s’établir à 547,4 milliards de dollars tandis que les dépenses augmentaient de 45% pour atteindre 1.032,6 milliards de dollars, niveau record pour un premier trimestre, a indiqué le Trésor.
La forte poussée du déficit résulte des mesures exceptionnelles prises par l’Etat fédéral pour soutenir l’économie (notamment le plan de sauvetage du système financier) et d’une baisse des recettes fiscales (impôts sur les revenus et impôts sur les sociétés), du fait de la crise qui augmente le chômage et diminue les bénéfices des entreprises.
Selon les dernières prévisions du Bureau du budget du Congrès (CBO), le déficit budgétaire pour 2008-2009 devrait atteindre le montant exceptionnel de 1.200 milliards de dollars, soit 8,3% du produit intérieur brut.
Et encore cette estimation ne prend-elle pas en compte le plan de relance préparé par l’équipe de M. Obama et le Congrès, dont le coût pourrait atteindre près de 800 milliards de dollars.
La prévision de la Maison Blanche, qui tablait sur un déficit de 482 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année budgétaire en cours est donc déjà bien caduque.
Le Trésor indique avoir dépensé au cours du premier trimestre 247 milliards de dollars dévolus au plan de sauvetage du système financier, pour lequel le Congrès l’a autorisé à dépenser 700 milliards de dollars.
Le plus gros de la dépense dans le cadre de ce plan est donc encore à venir, le Trésor ayant déjà alloué plus de la moitié de ce pactole, et le président sortant George W. Bush ayant demandé lundi au Congrès de libérer la deuxième moitié des fonds pour son successeur.
Parmi les autres dépenses exceptionnelles figurent 66,5 milliards de dollars dépensés par le Trésor au premier trimestre pour racheter des titres adossés à des actifs immobiliers émis par les organismes de refinancement hypothécaires Freddie Mac et Fannie Mae, placés sous la tutelle des autorités en septembre.