Le gouvernement met en place un suivi des entreprises en difficulté

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ôté de Nicolas Sarkozy recevant les dirigeants syndicaux le 13 janvier 2009 à Paris (Photo : Jacky Naegelen)

[13/01/2009 21:34:57] PARIS (AFP) Nicolas Sarkozy et les dirigeants des cinq principales centrales syndicales se sont accordés mardi soir pour mettre en place un système de surveillance destiné notamment à faire la chasse aux entreprises en difficulté qui “profitent de la crise” pour licencier.

Ce dispositif de suivi, à la fois au niveau gouvernemental et au niveau départemental, qui doit permettre “de mieux informer et consulter les organisations syndicales sur la prévention et le traitement des restructurations”, a indiqué l’Elysée dans un communiqué.

Au niveau national, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, et les secrétaires d’Etat à l’Emploi et à l’Industrie, Laurent Wauquiez et Luc Chatel, organiseront avec les syndicats des réunions permettant “d’examiner la situation économique du secteur, les prévisions sur les prochains mois et les cas d’entreprises connus” dans chaque secteur.

La première de ces réunions interviendra avant la fin janvier et sera consacrée au secteur automobile, avant l’agroalimentaire, la filière bois, l’imprimerie et l’édition, les semi-conducteurs, le bâtiment et les travaux publics et la chimie, selon l’Elysée.

Ce schéma sera reproduit dans chaque département autour du préfet.

“Il semble que, dorénavant, le président soit pour un dispositif de surveillance, de suivi de ce qui se passe dans le secteur industriel un peu plus précis, qui implique les organisations syndicales”, s’est réjoui devant la la presse le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

“C’est une réunion qui, pour une fois, avait un début de concret, c’est-à-dire qu’on commence à aborder une méthode pour essayer de réfléchir sur les problèmes dans différents secteurs professionnels”, a ajouté son collègue de la CFDT, François Chérèque.

A l’issue de leur entretien avec le chef de l’Etat, les dirigeants syndicaux ont toutefois tous insisté sur la nécessité de “maintenir la pression”.

“Maintenant, il faut des résultats concrets (…) si c’est uniquement de la +com+, ça ne sert à rien”, a lancé le patron de FO Jean-Claude Mailly, insistant sur la nécessité de “distinguer les entreprises qui ont réellement des difficultés de celles qui profitent de la crise”.

“Nous allons continuer de soulever le cas d’entreprises profitables (…) qui maintiennent des plans de restructuration ou de licenciement alors que leur situation économique ne justifie pas ces mesures”, a ajouté M. Thibault.

M. Mailly a par ailleurs indiqué que son idée d’un “contrat spécifique avec des engagements et des contreparties” pour les entreprises qui bénéficient d’aides de l’Etat “pourrait être retenue”, mais que le président avait par contre rejeté sa proposition d’un “moratoire” sur les licenciements.

Son collègue de la CFDT a pour sa part indiqué avoir lancé “une pique” au président en lui faisant remarquer que “certaines entreprises vont retrouver les 35 heures pour pouvoir permettre à leurs salariés de n’être ni au chômage partiel, ni licenciés”.

“Quand je parlais en juin et en juillet des 35 heures qui sont des éléments de souplesse de l’économie, on s’est moqué de moi. Mais aujourd’hui, on est bien content que les entreprises n’aient pas bradé leurs accords sur les 35 heures”, a-t-il relevé, dénonçant une “faute politique”.