[14/01/2009 13:43:55] PARIS (AFP)
ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser) |
L’OCDE prévoit toujours une récession dans la zone euro au premier semestre et souligne que “les risques sont grands pour les perspectives de croissance”, même si un scénario de déflation est peu probable.
La production de la zone euro s’est contractée au deuxième semestre 2008 et devrait continuer à décliner au premier semestre 2009 “avec une croissance inférieure à la tendance jusqu’au milieu de 2010”, estime l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans un rapport mercredi.
L’OCDE n’a pas modifié ses dernières prévisions, parues en novembre, et table toujours sur une croissance de -0,6% en 2009 avant un rebond à 1,2% en 2010.
Pour l’instant, les anticipations d’évolution des prix “sont bien ancrées”, à savoir que l’OCDE juge une déflation peu probable.
“Ce n’est pas notre scénario central”, commente Nigel Pain, économiste de l’OCDE interrogé par l’AFP, même si l’organisation ne l’exclut pas totalement “à court terme si la chute de l’inflation s’avérait plus rapide que prévu”.
L’inflation demeure en effet “très volatile et est susceptible de reculer à nouveau”, fait-il valoir.
Alors que l’inflation dans la zone a bondi jusqu’à 4% l’été dernier, elle est retombée à 1,6%, et la prévision publiée en novembre tablait sur 1,4% en 2009 et 1,3% en 2010, mais pourrait être revue “un peu à la baisse”, note M. Pain.
Malgré l’action de la Banque centrale européenne (BCE), “les conditions de crédit se sont durcies” dans la zone euro, même si l’OCDE ne constate toujours pas de “forte contraction du crédit bancaire”, poursuit le rapport.
Par ailleurs, pour éviter la répétition des défaillances du système financier, il est “indispensable de réfléchir à l’harmonisation des systèmes de surveillance nationaux” des banques et marchés financiers, poursuit le rapport.
L’OCDE voit deux possibilités, note M. Pain: “créer une autorité supranationale de supervision” ou “une agence centrale qui travaillerait avec les superviseurs nationaux, même si les autorités nationales continueraient de superviser ce qui se passe dans leur pays”.
“Cette agence aurait également autorité pour évaluer le risque systémique dans la zone”, ajoute-t-il.
Si M. Pain ne souhaite pas commenter les plans de relance de pays membres de façon isolée, il affirme que l’OCDE “soutient les mesures de relance économique du plan de la Commission européenne, qui devraient être mises en place au plus vite”, afin d’avoir “l’impact le plus fort possible au moment où la demande est au plus bas”.
Il rappelle que les mesures de relance doivent être “temporaires et ciblées”, visant principalement les “ménages dans le besoin” ou les secteurs en difficulté qui présentent “un caractère systémique, comme le secteur financier”, alors que celui du secteur automobile est “moins clair”.
Lorsque la crise sera passée, il faudra faire du retour à l’équilibre budgétaire une priorité, précise ajoute le rapport.