France : l’inflation reflue en décembre, mais reste très élevée en moyenne sur 2008

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é, le 13 octobre 2008 à Ifs (Photo : Mychele Daniau)

[14/01/2009 14:11:23] PARIS (AFP) L’inflation a poursuivi son reflux en décembre dans la foulée des cours du pétrole, mais s’établit tout de même en moyenne à 2,8% sur l’ensemble de l’année 2008, rognant la progression du pouvoir d’achat.

Les prix à la consommation ont diminué de 0,2% en décembre par rapport au mois précédent, après une baisse de 0,5% déjà enregistrée en novembre, a annoncé mercredi l’Institut national de la Statistique.

L’inflation, qui avait atteint des sommets à 3,6% l’été dernier avec la flambée des prix du brut, ne progresse désormais plus que de 1,0% par rapport à décembre 2007.

“La nouvelle baisse de l’indice des prix à la consommation en décembre est surtout due à celle des prix de l’énergie. Les prix des produits frais diminuent également ainsi que, dans une moindre mesure, ceux des produits de santé”, analyse l’Insee.

En décembre, les prix de l’énergie ont continué de reculer (-5,6% par rapport à novembre, -7,0% sur un an), une baisse encore plus marquée pour les produits pétroliers (-9,4%, -14,9% sur un an).

Les prix des produits frais affichent une baisse de 0,8% par rapport à novembre et de -1,5% par rapport à décembre 2007.

“En raison notamment de facteurs saisonniers, les prix des services sont en hausse. Ceux de l’habillement-chaussures et de l’alimentation hors produits frais s’accroissent également. Les prix des autres produits manufacturés sont stables”, résume l’Insee.

Outre la chute du pétrole, l’inflation se modère également grâce à la stabilité des prix de détails, note Nicolas Bouzou, économiste du cabinet d’études Asterès. “En période de récession, les détaillants qui veulent conserver leurs volumes de ventes n’ont d’autre choix que de contenir leurs prix”, explique-t-il.

Mais cette “bonne nouvelle” de la fin d’année “contraste naturellement avec la donnée de l’inflation en moyenne annuelle en 2008: les prix à la consommation ont augmenté de 2,8% sur l’ensemble de l’année, ce qui n’a laissé la place qu’à une augmentation anémique du pouvoir d’achat”, relève l’économiste Alexander Law (Xerfi).

Pour M. Bouzou, le pouvoir d’achat des ménages français n’aura ainsi augmenté que de 1% l’an dernier, après avoir progressé de 3,3% en 2007 selon les chiffres de l’Insee.

En 2007, l’inflation s’était établie en moyenne à 1,5%, après 1,6% en 2006. Le gouvernement table sur 1,5% pour 2009.

Certes, “avec les soldes et la nouvelle baisse des prix énergétiques, les prix devraient encore reculer en janvier et rester stables en février”, pour aboutir à une inflation négative à partir d’avril prochain et jusqu’à l’été, pronostique Marc Touati (Global Equities).

Mais cela ne devrait pas réellement profiter aux Français, dont le pouvoir d’achat est désormais menacé par le ralentissement économique qui va peser sur les hausses de salaires et sur l’emploi, estime Alexander Law.

Nicolas Bouzou prévoit une inflation moyenne de seulement 1% en 2009, mais “le surcroît de pouvoir d’achat qui en découlerait serait négativement compensé par la hausse du taux de chômage”. Le pouvoir d’achat ne progresserait selon lui que de 0,5% sur l’ensemble de l’année.

L’Insee pronostique quant à elle une hausse du pouvoir d’achat du revenu des ménages de 0,6% au premier semestre, après une stagnation au second semestre 2008.