Vingt ans après les faits, le volet immobilier du Crédit Lyonnais en procès

photo_1231941039800-1-1.jpg
édit Lyonnais à Montpellier (Photo : Dominique Faget)

[14/01/2009 14:00:07] PARIS (AFP) Vingt ans après les faits, le procès du dernier volet de la faillite du Crédit Lyonnais s’est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Cette affaire est le premier dossier emblématique qu’a eu à traiter le pôle financier à sa création, juste avant l’affaire Elf. Elle avait été instruite par Eva Joly, qui avait mis fin à ses investigations quelques semaines avant de quitter son poste de juge d’instruction et de rentrer en Norvège, son pays d’origine, pour y diriger un “commando international” de lutte contre la corruption et le blanchiment.

Le dossier, extrêmement compliqué, sera examiné durant un mois par les magistrats de la 11e chambre. Le procès devrait s’achever le 13 février.

L’affaire concerne des malversations présumées lors d’opérations immobilières ayant transité par la banque IBSA, ancienne filiale du Lyonnais.

Sur les 18 prévenus renvoyés devant le tribunal pour “abus de confiance”, “abus de biens sociaux” ou “recel”, 16 étaient présents mercredi à l’audience.

Parmi eux, Jean-Maxime-Lévêque, fondateur et directeur général d’IBSA, Yves de Chaisemartin, alors directeur général adjoint de la Socpresse, Michel de Brem, président du conseil d’administration d’IBSA ou Marc Berdugo, gérant de la SNC du Havre, détenue indirectement par IBSA.

M. Lévêque, qui a par ailleurs été PDG du Crédit Lyonnais de 1986 à 1988, avait été placé en détention provisoire pendant près de quatre mois dans le cadre de ce volet à l’été 1997.

L’accusation met en cause diverses opérations immobilières à l’occasion desquelles des membres d’IBSA ou de la SNC du Havre auraient perçu des commissions indues au détriment de leurs sociétés.

Par ailleurs, les poursuites portent sur les conditions de cession par la Socpresse du siège parisien de France-Soir, rue Réaumur, dans le IIe arrondissement de Paris, en 1989.

La vente de cet immeuble, négociée à l’époque 550 millions de francs (83 millions d’euros) a, selon les enquêteurs, donné lieu au versement d’une commission de 91 millions de francs (13 millions d’euros) qui aurait transitée par IBSA, avant de disparaître sur des comptes off-shore.

Partie civile au procès, le Consortium de réalisation (CDR), qui gère le passif du Crédit Lyonnais, réclame plusieurs centaines de millions d’euros de dommages et intérêts.