Après les banques et les consommateurs, Londres vole aux secours des PME

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à Londres le 8 janvier 2009 (Photo : Leon Neal)

[14/01/2009 14:37:46] LONDRES (AFP) Après avoir volé au secours des banques et lancé un coûteux plan de relance budgétaire, Londres a pris mercredi une nouvelle mesure contre ce qui ce qui pourrait être la plus grave récession au Royaume-Uni depuis des décennies: un plan de garantie massif des prêts aux PME.

La principale mesure du plan, dévoilé par le ministre du Commerce Peter Mandelson, verra le gouvernement garantir partiellement le remboursement de prêts à court terme accordés à des petites et moyennes entreprises (jusqu’à 500 millions de livres de chiffre d’affaires annuel), permettant “de sécuriser jusqu’à 20 milliards de livres de lignes de crédit”, soit quelque 22 milliards d’euros.

L’Etat garantira aussi un milliard de livres supplémentaires de prêts aux petites entreprises, et mettra en place, avec le soutien d’établissements bancaires, un fonds de 75 millions de livres qui investira directement dans le capital de PME en difficultés.

Lord Mandelson et le premier ministre Gordon Brown ont expliqué qu’il était “crucial” de sauver les petites entreprises menacées de faillite non pas en raison de difficultés propres, mais parce qu’elles n’arrivent plus à se financer correctement du fait de la frilosité des banques à leur prêter de l’argent.

Et M. Brown, qui est pressé de toutes parts d’agir face à l’explosion du chômage (la banque Barclays a annoncé la suppression de 4.600 postes en une semaine) et la multiplication des faillites, qui touchent des entreprises britanniques emblématiques comme Woolworths, le fabricant de porcelaine Wedgwood ou les ex-magasins Virgin Megastore, a promis aux députés de prendre, s’il le fallait, d’autres mesures.

Un aveu que le plan national de sauvetage des banques, qui a servi de modèle à la planète et a vu le gouvernement nationaliser partiellement trois des plus grandes banques du pays, et la chute vertigineuse des taux d’intérêts de la Banque d’Angleterre (tombés au début du mois à un plus bas historique de 1,5%) n’ont pas réussi à dégeler un marché du crédit toujours paralysé depuis 2007.

Et, alors que les chiffres officiels du PIB pour 2008 ne sont même pas encore publiés, certains économistes n’hésitent plus à prédire une contraction de près de 3% de l’économie britannique en 2009, ce qui serait catastrophique.

“Nous devons nous atteler à restaurer les banques britanniques, à rebâtir et à relancer leurs activités de crédit, pour qu’elles prêtent à ces entreprises qui sont la colonne vertébrale de l’économie britannique”, a plaidé M. Mandelson sur la chaîne Sky News.

Ce nouveau plan n’est pas une initiative isolée. L’Allemagne vient tout juste d’annoncer un système de garantie des prêts des entreprises, sans distinction de taille, d’un volume de 100 milliards d’euros, et plusieurs autres pays européens, dont la France, ont lancé des mesures spécifiques pour aider les PME.

Mais à peine annoncé, l’effort de Londres en faveur des entreprises fragilisées a été critiqué. Les conservateurs, qui avaient eux même appelé à la mise en place d’un tel système, ont accusé le gouvernement d’avoir présenté une pâle imitation de leurs propositions.

Et ils ont dénoncé à nouveau le plan de relance budgétaire présenté en novembre, dont la mesure phare est une très coûteuse réduction temporaire de deux points de la TVA, et qu’ils accusent de creuser inutilement la dette publique sans réellement relancer la consommation.