A l’instar d’autres régions, assoiffées de développement,
Bizerte a fait entendre sa voix, lors du débat entre les députés et le
gouvernement, organisé mardi 14 janvier, pour discuter du rôle des
infrastructures dans le développement. Parlant au nom de sa région, le député
Said Tahar Lassoued a appelé à ce que «les gouvernorats de l’intérieur aient
leur part de grands projets», et a invité les pouvoirs publics à investir dans
la réalisation de nouvelles infrastructures routières –pour, dit-il, fluidifier
le trafic routier en direction de Bizerte-, portuaires –pour relancer le port-,
et industrielles.
Répondant au nom du gouvernement, M. Nouri Jouini a rappelé que «le modèle de
développement se base sur le renforcement des infrastructures du pays pour
améliorer la compétitivité de l’économie» et fait remarquer que «la réalisation
de ces infrastructures touche toutes les régions». D’ailleurs, l’effort que la
Tunisie –avec un budget de 3,9 milliards de dollars en 2009- consent dans ce
domaine un effort financier très important. «Avec un revenu ne dépassant pas les
50 milliards de dinars, la Tunisie a des infrastructures dignes d’un pays
disposant d’au moins 100 milliards», insiste le ministre du Développement et de
la Coopération internationale. Et, justement, en raison de la modicité de ses
moyens, notre pays doit «bien classer ses priorités».
Concrètement, cela veut dire qu’«un retard de 20 minutes (sous-entendu sur
l’autoroute Tunis-Bizerte) ne justifie pas qu’on investisse 300 ou 400 millions
de dinars pour régler ce problème de personnes, à l’ombre des grandes pressions
auxquelles l’Etat est actuellement soumis», tranche le ministre. Laissant la
porte ouverte, M. Jouini a indiqué qu’un tel investissement «ne peut se faire
que dans le cadre d’un projet de développement plus global». Projet,
rappelle-t-il, que Bizerte a déjà été invitée à concevoir.