à Toulouse le 14 janvier 2009 (Photo : Pascal Pavani) |
[14/01/2009 16:44:16] TOULOUSE (France ) (AFP) L’avionneur européen Airbus a posé mercredi à Toulouse la première pierre de la ligne d’assemblage de son futur long-courrier A350, destiné à concurrencer le Dreamliner de l’américain Boeing sur le créneau très porteur des appareils de 250 à 350 places.
“Cette cérémonie montre la confiance que nous avons dans cette industrie, malgré la crise actuelle (…) Nous manifestons ainsi que nous croyons en l’avenir de l’aviation”, a déclaré Thomas Enders, patron d’Airbus, devant un parterre de salariés du groupe, de journalistes et de représentants politiques locaux.
Sous un ciel légèrement couvert, des pelleteuses ont ensuite préparé le terrassement du site, en présence d’environ un millier de spectateurs. Cette usine de 74.000 m2, d’une valeur de 140 millions d’euros, qu’Airbus compte terminer au troisième trimestre 2010, devrait employer plus de 1.000 personnes.
L’A350, qui coûte en moyenne 240 millions de dollars, selon les prix catalogue, devrait voler pour la première fois en 2012.
Le directeur général d’Airbus, Fabrice Brégier, s’est montré confiant dans la tenue des délais de livraisons, à la mi-2013, estimant avoir tiré les leçons des retards de près de deux ans de son très gros porteur, l’A380.
“Deux ans après avoir lancé le programme de l’A350 XWB, nous pensons que nous sommes dans les temps”, a-t-il déclaré. Le design de l’A350-900 -prévu en version standard pour 314 passagers- a été finalisé en décembre.
Les livraisons plus tardives que prévu sont pourtant communes dans l’industrie aéronautique, étant donné la complexité des appareils fabriqués. Ainsi, le premier exemplaire du Dreamliner ou 787 de Boeing, présenté comme le grand rival de l’A350, devrait être livré avec un retard de près de deux ans sur le calendrier initial, au premier trimestre 2010.
“S’il y a une faille dans le programme A350, nous sommes capables de la combler”, a assuré M. Brégier. Pour éviter d’avoir les mêmes déboires qu’avec l’A380, Airbus veut notamment imposer à ses clients un choix plus restreint dans l’aménagement de la cabine, sur les sièges ou les coins-cuisine notamment.
Pour construire l’A350, Airbus va externaliser près de 50% de l’avion -soit bien plus que par le passé-, donnant une part de travail bien plus importante à différents sous-traitants répartis à travers le monde. Une évolution caractéristique du secteur, où les grands équimentiers travaillent souvent à la fois pour Boeing et Airbus.
Depuis le lancement du programme en décembre 2006, Airbus a engrangé 478 commandes nettes. Boeing en affiche 910 pour le Dreamliner, dont la genèse du programme remonte à avril 2004.
Tout comme le Dreamliner, l’A350 devrait être fabriqué dans une proportion bien plus importante (53%) que les appareils actuels en matériaux composites, des plastiques de haute technologie plus légers et plus résistants que l’acier et l’aluminium, permettant de réduire le poids et par conséquent la consommation de carburant et les pollutions.
Son coût de développement est d’environ 10 milliards d’euros. “Pour l’instant, nous le finançons nous-mêmes”, a-t-il dit. Il a cependant souligné que le 787 avait bénéficié de beaucoup de subventions et qu’Airbus considérait comme une option d’avoir recours également à ce type d’aides.