Free, trublion de l’internet, pourrait aussi changer la donne côté mobile

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éléphone portable (Photo : Fred Dufour)

[14/01/2009 17:18:30] PARIS (AFP) Free, qui apparaît comme le candidat le plus sérieux à la quatrième licence de téléphonie mobile, pourrait bousculer le secteur en cassant les prix, après avoir déjà bouleversé en 2002 le petit monde de l’internet avec sa “box” à moins de trente euros.

Candidat malheureux en 2007, pour des raisons financières, le trublion de l’internet a confirmé son intérêt pour le mobile dès l’annonce lundi, par le gouvernement, qu’une partie de la quatrième licence serait réservée à un nouvel entrant.

Seul en lice en 2007, Free (Iliad) pourrait de nouveau l’être en 2009, même si Bolloré “étudie” le dossier.

Interrogé mercredi par l’AFP, le câblo-opérateur Numericable a indiqué que “sa priorité n'(était) pas la quatrième licence” mais “la fibre optique”, tout en précisant qu'”il se prononcera(it) de façon définitive une fois le cahier des charges connu”. Quant à la candidature d’un opérateur étranger, elle apparaît peu probable.

Selon Free, l’arrivée d’un nouvel acteur permettrait de “retrouver rapidement une vraie situation concurrentielle” sur le marché français, qu’il estime marqué par une “absence de compétition entre les trois opérateurs, des tarifs parmi les plus élevés d’Europe” et “pléthore d’offres complexes brouillant le consommateur”.

Il promet déjà de “baisser significativement les prix”. “Pour un foyer français moyen, qui aurait trois abonnements forfaits (deux adultes et un enfant) et dépenserait environ 2.000 euros par an en téléphonie mobile, on pense pouvoir diviser par deux la facture”, explique son directeur général Maxime Lombardini.

Free entend ainsi poursuivre la révolution qu’il a menée dans l’internet, en lançant en 2002 sa fameuse Freebox: web, téléphone, télévision sur ADSL… le tout pour la première fois pour seulement 29,90 euros par mois.

Pour gagner des clients immédiatement, “il ne pourra pas faire autrement que de proposer des offres très attractives”, confirme Edouard Barreiro, de l’association UFC-Que Choisir, qui s’attend à des offres de huit heures de communication pour 30 euros, contre une à deux heures aujourd’hui.

“Free est le candidat le mieux placé et c’est celui qu’il faut soutenir”, car à terme sinon, dans un secteur où les offres combinées fixe-mobile vont se développer, “il pourrait disparaître”, ajoute-t-il, en évoquant “un véritable agitateur” qui a su dynamiser le marché et réduire sa marge “pour offrir plus de services au consommateur”.

D’après les analystes, le groupe pourrait atteindre d’ici 2015 de 5 à 10% de parts de marché, alors que chaque année, plus d’1,2 million de Français changent d’opérateur, selon les chiffres de la portabilité communiqués par le régulateur des télécoms (Arcep).

Cette conquête se ferait aux dépens des trois principaux opérateurs actuels, Orange, SFR et Bouygues Telecom, ce dernier étant “le plus exposé”, d’après CM-CIC.

Pour se développer, la filiale d’Iliad, qui évoque un lancement commercial possible fin 2010-début 2011, pourra notamment compter sur son parc de 4,1 millions d’abonnés et sa notoriété.

Selon Oddo Securities, malgré le rachat récent d’Alice pour 775 millions d’euros et ses investissements dans la fibre optique, le groupe “a les moyens de mener ce projet”, dont le coût est évalué à plus d’un milliard d’euros, avec la licence et la construction du réseau.