Le taux du Livret A devrait baisser à 2% le 1er février

photo_1231954276603-1-1.jpg
Un livret A (Photo : Mychèle Daniau)

[14/01/2009 17:33:14] PARIS (AFP) La baisse attendue du taux de rémunération du Livret A ne fait plus de doute, au vu du nouveau recul de l’inflation qui est prise en compte dans le calcul de ce taux, sauf décision politique de dernière minute.

Fixé à 4% depuis le 1er août, son plus haut niveau depuis 1996, le taux de rémunération de ce produit d’épargne défiscalisé, détenu par 46 millions de Français, devrait être ramené à 2%, son plus bas niveau depuis août 2005. Une baisse qui découle automatiquement de la formule de calcul adoptée il y a quelques années pour couper court à toute polémique et qui prend en compte notamment l’inflation.

Le gouverneur de la Banque de France devrait, comme c’est l’usage, faire une recommandation au gouvernement qui décidera alors si le nouveau taux (soit 1,95%, arrondi à 2%) s’appliquera au 1er février.

La décision devrait être rendue publique jeudi, a-t-on précisé mercredi au ministère de l’Economie.

“L’inflation s’élevant à 1%, ce taux de 2% préserve largement le pouvoir d’achat des Français”, a fait valoir cette source, ajoutant qu’il était “très probable” que le gouvernement n’intervienne pas.

En janvier 2008, invoquant des circonstances exceptionnelles comme la loi l’y autorise, le gouvernement avait décidé de ne pas le laisser trop grimper pour ne pas pénaliser les organismes de logement social qui empruntent quasiment au même taux que celui du Livret A.

La baisse du taux, qui va inciter les épargnants à consommer, est une bonne nouvelle pour la croissance. En 1999, le passage de 3% à 2,25% avait ainsi entraîné des sorties de 5,5 mds d’euros en quatre mois.

Du côté des assureurs, cette baisse est également bienvenue car l’assurance-vie a souffert de l’attractivité du Livret A, qui a joué le rôle de placement refuge depuis le début de la crise financière. Ses encours ont ainsi augmenté de plus de 10% entre janvier et novembre.

En revanche, cette diminution tombe mal pour les banques, autorisées depuis le 1er janvier à distribuer ce produit, jusque-là apanage de la Banque Postale et des Caisses d’épargne. Alors que le Crédit Agricole a annoncé avoir déjà ouvert plus de 2 millions de Livrets A, la baisse du taux pourrait ralentir le mouvement, d’autant que les réseaux historiques sont accusés de tout faire pour retenir chez eux leurs détenteurs.