Apple : Steve Jobs abandonne les rênes d’Apple pour se soigner

[15/01/2009 00:17:40] NEW YORK (AFP)

photo_1231970589946-2-1.jpg
énéral du groupe informatique américain Apple Steve Jobs en septmebre 2008 (g) et en 2005 (Photo : Justin Sullivan)

Le PDG d’Apple Steve Jobs a annoncé lundi que ses problèmes de santé s’avéraient “plus complexes” qu’il ne le croyait et qu’il allait devoir abandonner son entreprise jusqu’à la fin juin pour se soigner.

M. Jobs, 53 ans, n’a pas précisé son diagnostic, alors que la semaine dernière il avait fait état d’un simple “déséquilibre hormonal”, ce qui avait rassuré des investisseurs craignant une maladie plus grave, et fait bondir l’action de la société. Il a seulement indiqué mercredi qu’il avait eu de nouvelles informations depuis.

Les rumeurs sur la santé de M. Jobs se sont multipliées depuis qu’il était apparu très amaigri en juin, certains craignant une résurgence du cancer du pancréas pour lequel il a été opéré en 2004.

M. Jobs a précisé mercredi qu’il cédait la gestion “au jour le jour” de la société à Tim Cook, directeur opérationnel du groupe, en son absence.

Mais il a indiqué qu’en restant directeur général il comptait rester impliqué “dans les grandes décisions stratégiques”.

La cotation de l’action Apple a été brièvement suspendue mercredi soir dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York. Quand elle a repris, le titre a plongé de 9,97%, à 78,80 dollars, après avoir déjà cédé 2,49% en journée.

Pour Charles Smulders, un analyste du cabinet de marketing Gartner, l’absence de Steve Jobs ne pose guère de difficultés à court terme, car “Tim Cook est très compétent dans ses fonctions”. Mais “les questions plus importantes sont le rôle que joue un patron comme inspirateur de la vision stratégique d’une société, (alors que) les conditions économiques actuelles rendent ce rôle encore plus important”.

M. Smulders a craint également “l’impact sur la confiance, tant en interne qu’en externe, que peut avoir le congé maladie d’une personnalité tellement symbolique”, indissociable du groupe qu’elle a fondé.

Sur le site d’informations financières 247wallst.com, l’analyste Jon Ogg s’attendait déjà à ce que le communiqué très sibyllin de M. Jobs ne suscite des critiques: “vous pouvez parier que des critiques mettront déjà en doute, dès ce soir ou demain (jeudi), le retour de Jobs en juin”.

Sur le site financier Thestreet.com, le commentateur James Rogers craignait l’impact de l’annonce de M. Jobs sur le titre. “Parce qu’Apple a connu beaucoup de ses meilleurs jours sous la houlette de Jobs, les investisseurs peuvent être pardonnés s’ils fuient à la pensée d’un Apple privé de son patron”, écrit-il, tout en soulignant que le groupe ne manquait pas d’employés brillants.

Une nouvelle fois, M. Jobs s’est adressé sur un ton personnel aux employés d’Apple, regrettant que “la curiosité suscitée par (sa) santé personnelle continue à représenter une perturbation, pour non seulement pour (lui) et (sa) famille mais aussi pour tout le monde” dans la société.

“En outre, durant la semaine écoulée, j’ai appris que mes problèmes de santé étaient plus complexes que je ne l’avais cru d’abord, a-t-il ajouté.

“Pour me retirer du devant de la scène et me concentrer sur ma santé, et permettre à tout le monde à Apple de se concentrer sur la fabrication de produits extraordinaires, j’ai décidé de prendre un congé maladie jusqu’à la fin juin”, a-t-il précisé, en se disant “impatient de vous revoir tous cet été”.

La semaine dernière, M. Jobs, à la tête du groupe depuis onze ans, avait assuré que le traitement “relativement simple” prescrit par ses médecins pour remédier à un “déséquilibre hormonal” lui permettrait de rester à son poste.

Dès le mois dernier cependant, l’annonce que M. Jobs ne participerait pas au salon MacWorld de début janvier avait fait se multiplier des rumeurs, récurrentes depuis qu’il était apparu très amaigri en présentant la dernière génération du téléphone multifonctions iPhone en juin.

En septembre, il était toujours aussi mince pour présenter les nouveaux balladeurs numériques iPods, mais il avait plaisanté en citant Mark Twain: “les rumeurs sur ma mort sont très exagérées”.