La récession devrait pousser la BCE à baisser nettement ses taux

photo_1232014679733-1-1.jpg
ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

[15/01/2009 10:26:42] FRANCFORT (AFP) Face à la récession qui se propage en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) devrait sans doute réduire pour la quatrième fois consécutive ses taux directeurs jeudi lors d’une réunion de son conseil des gouverneurs attendue comme rarement.

La majorité des économistes mise sur une réduction d’un demi point à 2% du principal taux directeur, qui détermine les conditions du crédit dans les seize pays de la zone euro.

Le taux avait stationné à ce niveau entre juin 2003 et décembre 2005. Et il n’est jamais descendu en dessous de ce seuil de 2% au cours des dix ans d’existence de la BCE.

“Etant donné la grave récession et la forte tendance désinflationniste, la BCE va continuer à assouplir de manière agressive sa politique monétaire”, estime Cédric Thellier de la banque Natixis.

La décision sur les taux sera annoncée à 12H45 GMT et le président de l’institution Jean-Claude Trichet tiendra une conférence de presse à partir de 13H30 GMT.

photo_1232015017084-1-1.jpg
ésident de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet le 8 décembre 2008 (Photo : Dominique Faget)

Les nouvelles calamiteuses sur le front de l’économie conjuguées à une inflation en rapide repli -avec un taux provisoire de 1,6% seulement en décembre -justifie selon les experts une réponse énergique de la part de l’institution de Francfort (ouest de l’Allemagne). Les marchés anticipent même une nouvelle baisse plus ample, de 0,75 point de pourcentage au moins, comme en décembre.

Mais contrairement à son habitude, la BCE n’a pas clairement signalé son intention d’assouplir à nouveau en janvier son taux, déjà tombé de 4,25 à 2,50% entre octobre et décembre. Au contraire, le Français Jean-Claude Trichet avait fait comprendre que l’institution préfèrerait faire une pause, histoire de voir comment les baisses précédentes commençaient à agir sur l’économie réelle.

C’est pourquoi les économistes ne peuvent exclure l’option d’une réduction plus modeste ce jeudi -d’un quart de point- voire même d’un statu quo, assorti d’une promesse d’une nette diminution en février.

“Après tout, il s’agit de la BCE”, souligne Holger Schmieding, chef économiste en Europe de la Bank of America. L’institution est souvent critiquée pour sa prudence jugée extrême, comparé à ses consoeurs américaine ou encore britannique qui ont réduit leurs taux très vite est très bas ces dernières semaines.

Mais une décision autre qu’une baisse d’un demi point serait ardue à défendre “auprès des pouvoirs politiques, du grand public et de la communauté mondiale des banquiers centraux après un changement tellement drastique des perspectives pour la croissance et l’inflation des six dernières semaines”, souligne l’économiste.

“Le pire est à venir” pour l’économie de la zone euro, avait d’ailleurs estimé mercredi le secrétaire général de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), Angel Gurria, ajoutant qu’il s’attendait en conséquence à une poursuite des baisses de taux.