é du site d’Orlovka en Ukraine contrôle la pression du gaz dans un pipeline, le 15 janvier 2009 (Photo : Sergei Supinsky) |
[15/01/2009 10:47:56] MOSCOU (AFP) Le transit du gaz russe vers l’Europe via l’Ukraine demeurait bloqué pour le 8e jour consécutif jeudi, tandis que l’UE pesait le pour et le contre d’un éventuel sommet pour venir à bout de la crise, et qu’une rencontre entre les Premiers ministres russe et ukrainien se profilait samedi.
“Le robinet est toujours fermé”, a accusé le géant russe Gazprom dans un communiqué jeudi, affirmant que l’Ukraine empêchait toujours le passage sur son territoire du gaz destiné à l’Europe, en dépit de l’accord de surveillance du transit arraché lundi par les Européens.
L’Ukraine répète de son côté qu’elle ne peut pas laisser passer le gaz sur son territoire dans le gazoduc choisi par la Russie, car cela la contraindrait à priver de gaz tout l’est et le sud du pays.
Sur le plan diplomatique, la Russie, l’Ukraine et l’UE discutaient de l’opportunité d’organiser un sommet rassemblant toutes les parties en conflit, à la suite d’une proposition en ce sens mercredi du président russe Dmitri Medvedev.
Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l’UE, et M. Medvedev n’ont pu trouver un terrain d’entente sur ce point pour le moment, a fait savoir jeudi l’ambassadeur de la République tchèque à Moscou, Miroslav Kostelka, au cours d’une conférence de presse dans la capitale russe.
L’UE n’a d’ailleurs pas encore validé le principe du sommet, a-t-il déclaré, mais elle jugerait quoiqu’il arrive “préférable qu’il se tienne sur le territoire de l’Union européenne”. A Bruxelles, l’heure était également à la prudence.
Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko s’était dit mercredi opposé à ce que le sommet ait lieu à Moscou, arguant que la Russie “est une partie prenante au conflit gazier”. Il avait considéré que le choix de Prague ou de Bruxelles serait “le plus opportun”.
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko le 14 novembre 2008 (Photo : Alexey Nikolsky) |
Le gouvernement russe a en revanche confirmé jeudi la tenue d’une rencontre samedi à Moscou entre le Premier ministre russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko au sujet de la crise gazière.
Le service de presse du gouvernement ukrainien avait dans la nuit de mercredi à jeudi annoncé des entretiens entre les deux gouvernements samedi à Moscou mais n’avait pas précisé à quel niveau se déroulerait cette rencontre.
M. Poutine sera tout juste de retour d’une visite de deux jours en Allemagne, où il rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel.
Cette dernière a d’ailleurs fait monter la tension jeudi avant cette visite.
“Il y a un risque certain que la Russie perde de sa crédibilité du fait des interruptions” dans les livraisons de gaz à l’Europe, a-t-elle affirmé à l’occasion d’un point de presse à l’issue d’une rencontre avec son homologue britannique Gordon Brown à Berlin.
“Il faudra que j’aborde cette question au cours de mes discussions demain” avec M. Poutine, a-t-elle ajouté.
Mardi, une tentative de reprendre les livraisons de gaz russe à destination du Vieux Continent s’était déjà soldée par un échec, laissant des centaines de milliers d’Européens grelotter pour la deuxième semaine consécutive.
En Russie, le principal perdant de la crise semble être pour l’instant le géant Gazprom : il a perdu 1,1 milliard de dollars de chiffre d’affaires depuis le 1er janvier en raison de la crise avec l’Ukraine, a déclaré mercredi le président Medvedev.
Moscou avait coupé l’approvisionnement de l’Ukraine le 1er janvier 2009 et a ensuite accusé Kiev de siphonner le gaz destiné aux Européens. La Russie a interrompu le 7 janvier toutes ses livraisons de gaz vers l’Europe pour mettre un terme à ce “vol”.