[15/01/2009 13:53:56] VESOUL (Haute-Saône), 15 jan 2009 (AFP)
îmes (Photo : Jean-Paul Pelissier) |
Le président Nicolas Sarkozy a demandé jeudi à Vesoul aux dirigeants des banques françaises de suspendre cette année la “part variable” de leurs rémunérations sur les résultats de 2008, en contrepartie du soutien financier que l’Etat leur a apporté.
“Je demande aux banques de prendre de nouvelles initiatives” et de “suspendre en 2009 la part variable des rémunérations de leurs dirigeants sur les résultats de 2008”, a lancé M. Sarkozy lors d’un discours de voeux aux “forces économiques”, estimant que “c’est bien la moindre des choses”.
Le président a annoncé qu’il avait chargé sa ministre de l’Economie Christine Lagarde “d’étudier les conditions” d’une nouvelle “intervention de l’Etat” pour soutenir les banques françaises.
Une “intervention assortie de trois nouvelles contreparties”, sur le financement de projets précis, sur les dividendes versés aux actionnaires et en matière de rémunérations des dirigeants.
“Les banques ont des engagements à tenir vis-à-vis des acteurs économiques et vis-à-vis des Français”, a martelé le chef de l’Etat.
Il a précisé que “sur les 360 milliards d’euros du plan de financement voté pour 2008-2009, 47 milliards de financement ont déjà été injectés dans l’économie”. Ce plan avait été décidé en octobre pour aider les banques à traverser la crise.
“L’Etat aura reçu fin janvier 300 millions d’euros en rémunérations des garanties et des fonds qu’il a apportés au banques”, a-t-il précisé.
“Cela sera 800 millions d’euros d’ici à la fin de l’année car quand l’Etat intervient vis-à-vis des banques, ça ne doit pas être un cadeau”, a-t-il ajouté, se réjouissant “pour les contribuables”.
Le chef de l’Etat a aussi menacé de légiférer si les recommandations du Medef et de l’Association française des entreprises privées (Afep) encadrant les rémunérations des patrons n’étaient pas appliquées “à la fin du premier trimestre”.
“Il faut mettre un terme par des pratiques qui ont suscité à raison l’indignation des Français”, a dit Nicolas Sarkozy.
“C’est très simple: soit les recommandations des organisations patronales sont appliquées, et c’est parfait, soit elles ne le sont pas et le gouvernement préparera une loi rendant ces recommandations juridiquement contraignantes”, a-t-il indiqué.
Il a précisé que “le rendez-vous, ce n’est pas la fin de cette année, c’est la fin du premier trimestre”.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé mardi que 94% des plus fortes capitalisations françaises de la Bourse de Paris avaient adhéré au code du Medef et de l’Afep.
Elaboré en octobre, ce code éthique recommandait notamment de n’autoriser l’indemnisation d’un dirigeant qu’en cas de départ contraint et lié à un changement de contrôle ou de stratégie, avec une indemnité ne pouvant excéder “deux ans de rémunération”.