Automobile : l’Etat va “mobiliser beaucoup d’argent” promet Nicolas Sarkozy

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ésident du directoire de PSA et Christine Lagarde le 14 janvier 2008 à Vesoul. (Photo : Philippe Wojazer)

[15/01/2009 14:40:37] VESOUL (AFP) L’Etat “va mobiliser beaucoup d’argent” pour le secteur automobile, mais veut que les constructeurs “localisent les emplois en France”, a déclaré jeudi le président Nicolas Sarkozy.

“Les constructeurs automobiles ne sont pas seuls, l’Etat est totalement derrière eux. On vous aidera de toutes nos forces, mais on se battra aussi pour que des sites qui représentent l’identité française soient préservés”, a-t-il dit lors d’une allocution devant des salariés d’une usine PSA à Vesoul.

“Après les états généraux (de l’automobile qui se tiennent mardi prochain) on annoncera très rapidement des mesures structurelles pour garder nos usines”, a-t-il précisé lors d’un entretien avec des syndicats du site.

Lors de son discours de voeux aux forces économiques, il a précisé ensuite que “très rapidement” après les états généraux du 20 janvier, le gouvernement “prendra des décisions pour aider nos constructeurs à garder nos emplois et nos industries en France, à soutenir l’évolution vers la voiture électrique, à alléger les charges”.

M. Sarkozy s’est dit “quand même stupéfait d’avoir constaté que la France, qui a deux des plus grands constructeurs mondiaux, est devenue importatrice de véhicules”.

“Nous voulons garder la production d’automobiles en France”, a-t-il affirmé. “Nous prendrons des engagements et nous leur demanderons également des engagements”, a-t-il poursuivi.

“Je ne peux pas leur reprocher”, a dit le chef de l’Etat, en soulignant que “la France a perdu 30% de compétitivité par rapport à l’Allemagne depuis 2000”. “Qu’est-ce qui s’est passé en 2000? Les 35 heures”, a poursuivi M. Sarkozy.

“Comment voulez-vous que notre pays soit compétitif si on explique aux gens qu’ils travailleront moins et qu’ils gagneront autant. A l’arrivée, ça conduit (…) à des discussions sur les salaires qui n’existent plus et à la délocalisation de nos entreprises”, a-t-il poursuivi.

Lors de sa visite sur le site de PSA, il avait déjà évoqué la question des délocalisations. “Qu’on délocalise pour gagner un nouveau marché au Brésil (…) je le comprends parfaitement, mais qu’on fasse fabriquer ailleurs qu’en France des voitures qu’on vend ensuite en France, c’est plus difficile à accepter”, a-t-il lancé en regardant Christian Streiff, président du groupe PSA. “On va avoir des discussions”, a ajouté le chef de l’Etat.

M. Sarkozy était accompagné lors de son déplacement par les ministres de l’Economie Christine Lagarde, de la Relance Patrick Devedjian, du Budget Eric Woerth et par le secrétaire d’Etat à l’Industrie Luc Chatel.